Quelque 107 fabriques, d'où sortent plus de 12 millions de paires de chaussures chaque année, sont recensées au niveau de la wilaya de Médéa, réputée pour l'art du travail du cuir. Relancer le secteur de la chaussure, engourdi par plusieurs mois de crise sanitaire, passe par la création d'un pôle industriel dédié à la chaussure à Médéa, eu égard à l'existence d'un important tissu de fabriques de chaussures et de cuir et à la localisation stratégique de la wilaya. En effet, la création d'un pôle industriel sera étoffée par le nombre d'unités que compte la wilaya de Médéa, où sont recensées 107 fabriques de chaussures de différentes tailles inscrites au registre du commerce, dont 28 unités spécialisées dans le domaine de la semelle et de la chaussure en plastique, tels que boots et claquettes, selon M. Benrekia Mohamed, président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Médéa. Actuellement oscillant autour de 12 millions de paires de chaussures par an, la production moyenne locale devrait être substantiellement augmentée pour atteindre 48 millions de paires afin d'arriver à satisfaire les besoins du marché national, selon le même responsable. Par ailleurs, il y a nécessité de "positionner la chaussure locale médéenne sur les marchés extérieurs après les opérations d'exportation réalisées au titre des années 2018 et 2019, ayant permis l'expédition de 120 000 paires pour un montant de 140 000 euros à des clients étrangers". Ainsi, Médéa possède tous les atouts pour devenir un pôle industriel, eu égard à son tissu de fabriques de chaussures et de cuir et à sa localisation stratégique, située à la porte du Sud et de la Transsaharienne menant vers les pays africains, selon le ministre du Commerce, Kamel Rezig. Les autorités locales comme les professionnels ont fait plusieurs tentatives de redressement de l'industrie de la chaussure et de sa labellisation afin de la faire sortir de l'ornière dans laquelle l'a plongée l'ouverture du marché à la concurrence des produits importés des différents marchés mondiaux. Le projet de création d'un pôle spécialisé dans la fabrication de chaussures et des activités des peaux et cuirs dans la zone d'activité à Draâ Smar a été lancé en 2011, dans la perspective d'élargir la gamme des produits, tels que vestes, sacs, cartables, etc. La réorganisation de la filière par la création d'un cluster par la mobilisation du potentiel existant a été le projet avancé par des professionnels en 2017, mais dont les promoteurs n'ont pas trouvé l'assistance attendue des pouvoirs publics. Reste à savoir si la déclaration du ministre du Commerce va booster l'industrie de la chaussure. M. Rezig a demandé aux responsables locaux de la CCI et de la direction du commerce d'"accompagner la profession pour l'accomplissement des formalités réglementaires concernant la marque déposée et pour la mise en place du code-barres dans l'objectif de gagner la bataille du marché intérieur". "C'est le préalable pour gagner la bataille des marchés extérieurs, notamment la région Afrique avec 52 Etats", a-t-il expliqué.