Les procès de Yanis Adjlia, en détention à la prison d'Oued-Ghir depuis le 6 octobre dernier, et celui de trois militants du Hirak, Hassane Yahiaoui, Nourredine Djoulane et Mehdi Meziani, programmés pour hier au tribunal de Béjaïa, ont été reportés respectivement au 20 octobre et 24 novembre prochains. Le procès de Yanis Adjlia est le premier à être programmé. Le juge a prévu son déroulement en visioconférence. Le détenu a, selon Me Hamaïli du collectif des avocats de la défense, refusé qu'il soit jugé en visioconférence. Ainsi, la défense a demandé la présence du détenu à son procès. Une demande refusée par le président du tribunal qui a décidé de renvoyer le procès au 20 octobre 2020. "Le juge a prévu son procès en visioconférence pour des raisons de sécurité sanitaire. Une raison qui ne tient pas la route du fait qu'à la salle d'audience, il n'y a même pas le respect de la distanciation sociale", déplore Me Hamaïli. Pour ce dernier, la raison est d'ordre politique. Pour rappel, Yanis Adjlia a été arrêté, le 5 octobre dernier, en début de soirée, à la cité Daouadji, dans le sillage du rassemblement commémoratif du 32e anniversaire des événements d'Octobre 1988. Placé en garde à vue, il a été jugé le lendemain et placé sous mandat de dépôt. "Atteinte à la personne du président de la République", "incitation à attroupement" et "mise en danger de la vie d'autrui" sont les trois chefs d'inculpation retenus contre ce militant associatif. Le deuxième procès, celui des trois autres militants du Hirak, a été reporté par le juge au 24 novembre prochain sur demande du collectif des avocats de la défense. "On a demandé son report pour nous permettre de nous préparer", nous a déclaré Me Hamouche du collectif des avocats de la défense. Les trois accusés ont été poursuivis en justice pour, selon notre interlocuteur, "attroupement non autorisé". À signaler que pendant le déroulement des procès, une vingtaine de militants du mouvement populaire du 22 Février a organisé un rassemblement de solidarité avec le détenu et les trois accusés. Le rassemblement a été organisé à quelques encablures du tribunal de Béjaïa.