Après 25 jours de détention, trois activistes du hirak, Yanis Adjlia, Merzouk Touati et Amar Berri, ont recouvré, hier, leur liberté après la relaxe prononcée par le tribunal de Béjaïa. À l'issue de leur procès, renvoyé en délibéré pour hier, ils ont été condamnés à verser une amende de 100 000 DA chacun, a indiqué l'un des membres du collectif des avocats, Me Hamaïli Boubekeur. L'affaire des trois militants avait été jugée le 1er juillet dernier par-devant le juge correctionnel du tribunal de Béjaïa. Ils sont poursuivis depuis le 12 juin dernier pour des chefs d'inculpation, qualifiés d'abusifs par leurs avocats d'outrage à corps constitués (art. 144 du code pénal), incitation à attroupement (art. 100 CP), diffusion ou propagation volontaire d'informations ou nouvelles susceptibles de porter atteinte à la sécurité ou à l'ordre publics (art. 196 bis) et pour violation d'une obligation de prudence ou de sécurité édictée par la loi ou le règlement qui expose directement la vie d'autrui ou son intégrité physique à un danger (art. 290 bis). Pour l'un de leurs avocats, Me Hamaïli en l'occurrence, "cela reste une condamnation", allusion aux amendes de 100 000 DA dont doivent s'acquitter les trois prévenus. Il a expliqué, en outre, que dans le cas de ce procès, marqué par "un vice de forme, une citation à comparaître aurait suffi". Et de déplorer que "la présomption d'innocence n'existe pas chez nous". Pis encore, ajoutera Me Hamaïli, "le mandat de dépôt, qui devrait être l'exception, est devenu la règle". Dans la même matinée, un rassemblement a été organisé à une trentaine de mètres du tribunal de Béjaïa, quadrillé par un important renfort de CRS. Plusieurs activistes du Hirak, acteurs de la société civile rejoints par des animateurs du Pacte de l'alternance démocratique (PAD) de Béjaïa, ont commencé à se regrouper aux abords du tribunal. Comme l'annonce de la relaxe des trois activistes avait été faite en milieu de matinée, beaucoup avaient préféré se disperser, rassurés par l'heureux dénouement qui a permis aux prévenus de retrouver et leur liberté et leurs familles.