Initialement programmé pour hier, le procès des trois activistes du Hirak, Hassan Yahiaoui, Mehdi Meziani et Nordine Djoulane, a été ajourné sine die par le tribunal correctionnel de Béjaïa. Selon les membres du Collectif de défense de ces trois hirakistes béjaouis, les audiences pénales vont reprendre le 13 septembre prochain, d'où la décision du report du procès prise par le tribunal de première instance de la ville des Hammadites. Rappelons que les trois mis en cause avaient été arrêtés lors d'un rassemblement organisé le mercredi 1er juillet, à la place de la Liberté d'expression Saïd-Mekbel, en signe de soutien à leurs camarades Yanis Adjlia, Merzoug Touati et Amar Berri, dont le procès allait s'ouvrir le même jour au tribunal pénal de Béjaïa. Conduits au commissariat central de la même ville, ils seront placés en garde à vue jusqu'au lendemain, jeudi 2 juillet, où ils ont été présentés devant le parquet de Béjaïa. Poursuivis pour "incitation à attroupement non armé, publication pouvant porter atteinte à l'intérêt national, mise en danger de la vie d'autrui durant la période du confinement", ils bénéficieront d'une citation directe, dont la date de comparution était prévue pour hier, mardi 8 septembre 2020. Il est à rappeler que pas moins d'une douzaine de manifestants, venus exprimer leur solidarité avec les trois activistes jugés le même jour, ont été embarqués par la police lors dudit rassemblement de soutien aux détenus du Hirak. Parmi eux figuraient le député démissionnaire Khaled Tazaghart et l'ancien policier Zahir Moulaoui qui ont écopé de six mois de prison avec sursis pour les mêmes chefs d'inculpation, à savoir "incitation à attroupement non armé, publication pouvant porter atteinte à l'intérêt national, mise en danger de la vie d'autrui durant la période du confinement". Une peine prononcée à l'issue de leur jugement en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Béjaïa. Au final, sur les douze manifestants interpellés par la police, cinq ont été poursuivis en justice, tandis que les autres ont été relâchés après leur audition par les services de la Police judiciaire relevant de la sûreté de wilaya de Béjaïa. Notons, par ailleurs, qu'un rassemblement citoyen en soutien aux trois militants du Hirak, qui devaient être jugés hier, a été organisé dans la matinée, en face du palais de justice de Béjaïa à l'appel des représentants locaux du Pacte de l'alternative démocratique (PAD). Dans leur déclaration-appel rendue publique le 6 septembre dernier, les membres du PAD de Béjaïa exigent de nouveau "l'arrét immédiat et inconditionnel des poursuites judiciaires infondées à l'encontre des militants pacifiques" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus politiques et d'opinion".