La liste des pays arabes qui ont ou veulent normaliser leurs relations avec Israël s'allonge, au grand dam des Palestiniens qui crient à la "trahison". La présidence palestinienne a dénoncé hier la volonté du Soudan à normaliser ses relations avec l'occupant israélien, comme cela avait été annoncé vendredi par le président américain, Donald Trump, réitérant son rejet de ce qui est appelé l'Accord du siècle. "La normalisation est inacceptable, rejetée et condamnée, non seulement parce qu'elle est contraire aux lois arabes et à la légitimité internationale, le message palestinien est que personne n'a le droit de parler au nom de notre peuple, qui a une direction soutenue par le peuple, les Arabes et au niveau international, et que personne n'est autorisé à s'écarter des normes convenues", a déclaré hier le porte-parole de la présidence, Nabil Abu Rudaïna, sur les ondes de la radio "Voix de Palestine". "L'administration américaine continue de fournir des services gratuits à Israël et que tout ce qui est émis par un pays arabe ne changera pas les constantes palestiniennes, la paix ne sera pas réalisée sans le consentement de notre peuple et de ses dirigeants, et toute tentative de contournement qui n'aura pas droit à la paix, à la stabilité, à la sécurité ou à la prospérité échouera", a souligné le porte-parole de la Présidence, cité par l'agence de presse Wafa. "Nous exigeons une conférence internationale à laquelle participeront le Quartet et d'autres parties afin de mettre en œuvre la légitimité internationale qui fait partie de la légitimité arabe et palestinienne et de la résolution 1515 du Conseil de sécurité, qui déclare très clairement que la terre palestinienne est une terre occupée en 1967, en plus de l'engagement envers la résolution 2334 du Conseil de sécurité approuvée par l'ancienne administration américaine d'Obama, qui prescrit que la terre occupée et les colonies sont illégales, y compris Jérusalem-Est (El-Qods-Est occupée)", a-t-il poursuivi. Vendredi, la présidence palestinienne a réagi dans un communiqué laconique, en affirmant que "personne n'a le droit de parler au nom du peuple palestinien et de la cause palestinienne". Hazem Qassem, porte-parole officiel du Hamas – mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza –, a vivement critiqué ce rapprochement, le qualifiant de "péché politique qui nuit au peuple palestinien et à sa juste cause et nuit aussi à l'intérêt national du Soudan". "Il ne bénéficie qu'à Netanyahu", a-t-il conclu. "L'annonce de la Maison-Blanche sur le Soudan est on ne peut plus symbolique. Versez suffisamment de rançon, fermez les yeux sur les crimes contre les Palestiniens et vous serez retirés de la soi-disant liste noire du ‘terrorisme'. La liste est aussi bidon que la lutte des Etats-Unis contre le terrorisme. Honteux !", a tweeté la diplomatie iranienne. La normalisation des relations avec Israël est présentée comme le prix à payer par Khartoum pour se voir retirée de la liste des Etats terroristes établie par Washington. Ainsi et dans quelque temps, le Soudan rejoindra cette liste de pays arabes qui ont ou qui vont normaliser leurs relations avec Israël et dont on peut citer l'Egypte, les Emirats arabes unis et Bahrein. Le président américain, Donald Trump, affirmait vendredi qu'au moins cinq pays arabes allaient suivre, ce qui n'est pas pour appuyer la cause palestinienne face à l'entité sioniste.