Le cours inaugural à l'école Djabri-Miloud de Douaïma, une localité classée zone d'ombre de la wilaya d'Aïn Témouchent, a été consacré au coronavirus, en l'absence du gel hydroalcoolique et du détecteur de température. À l'instar des 51 220 élèves du primaire qui ont rejoint les 1723 salles de classe dans la wilaya de Aïn Témouchent, les 65 élèves du douar Douaïma, l'une des douze zones d'ombre rattachées à la commune de Hammam Bou-Hadjar (chef-lieu de daïra), ont rejoint, mercredi 21 octobre, premier jour de la rentrée scolaire 2020-2021, les quatre classes de l'école Djabri-Miloud. Située à neuf kilomètres de la cité des thermes et à 3 km de Aïn Beïda qui, dans les années précédentes, accueillait les élèves de ce patelin, Douaïma est une contrée de quelques centaines d'habitants qui vivent particulièrement de l'agriculture. Avant d'arriver à l'unique école qui a été abadonnée depuis 1999 avant qu'elle ne soit réhabilitée en janvier 2020, on a traversé quelques habitations, séparées d'un chemin de bitume, pour arriver à l'établissement, à quelques minutes de la rentrée des élèves. Ceux de la première année qui venaient de faire l'objet d'une première inscription à l'école Djabri-Miloud étaient accompagnés de leurs parents, les visages cachés en partie par des bavettes. Avec l'utilisation de la bande adhésive pour imposer la distanciation sociale, c'est l'unique mesure de prévention du coronavirus à être respectée dans cette école. Et dire que le cours inaugural a été consacré à la Covid-19 ! "Avant la récupération de ces quatre classes qui étaient abandonnées depuis 1999, les élèves faisaient la navette entre le douar Douaïma et Aïn Beïda, à trois kilomètres, grâce au bus du transport scolaire", souligne Kaddour Marouf Sofiane, enseignant et chargé de la direction de cette école. Au sujet des mesures préventives décidées dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus, M. Kaddour a évoqué une opération de désinfection de son école effectuée la veille, non sans regretter l'absence de gel hydroalcoolique ou de détecteur de température et même de bavettes qui sont achetées par les parents d'élèves eux-mêmes. "Le nombre réduit d'élèves par classe (8 en 5e année, entre 11 et 13 élèves en 1re, 2e, 3e et 4e années) nous a évité d'opérer selon le système de rotation tout en respectant la distanciation sociale, alors que l'encadrement de ces élèves est composé de cinq enseignantes qui ont été affectées par la direction de l'éducation", explique le directeur d'école. De son côté, Bouguerra Kaddour, secrétaire général de la commune de Hammam Bou-Hadjar, a assuré que des repas chauds ont été servis aux élèves le premier jour de la rentrée des classes, et l'école Djabri-Miloud vient de bénéficier d'une opération d'extension avec 4 classes supplémentaires, en plus d'une cantine dont les travaux seront lancés incessamment. Rencontré à l'extérieur de l'établissement, un parent d'élève a regretté le fait que le wali n'ait pas opté pour une école d'une zone d'ombre pour donner le coup d'envoi de la rentrée scolaire, préférant le faire à partir d'une école du chef-lieu de wilaya. Il y a lieu de rappeler que 39 bus ont été distribués au profit des communes pour le transport scolaire. Les autorités ont procédé le jour de la rentrée scolaire à la distribution d'un lot de ces bus au profit de 6 communes.