En conférence de presse hier au siège de SOS Disparus, la famille, les amis et des hirakistes ont annoncé la création d'un comité de soutien au jeune Mohamed Tadjadit détenu à El-Harrach depuis deux mois (détention préventive). La rencontre animée par Mes Zahi et Bouchachi, Hakim Addad du RAJ et Hassan Mebtouche a été l'occasion pour revenir sur la situation des détenus d'opinion, les conditions de leur incarcération, la pertinence de la mobilisation et la nécessité de multiplier les actions pour que "triomphe la voix du peuple". Hassan Mebtouche, activiste du mouvement populaire, a tenu à préciser que "ce comité de soutien dédié à Mohamed Tadjadit concernera tous les détenus d'opinion sans distinction aucune" avant de céder la parole à Yacine, frère de Mohamed Tadjadit : "J'arrive à l'instant de la visite faite à mon frère et il m'a chargé de vous transmettre le message suivant : ‘Je suis incarcéré injustement et je voudrais sortir par la force de la loi. Et pour me révolter contre toute cette hogra, au 1er Novembre, je vais entamer une grève de l a faim'." Son oncle Khaled, quant à lui, a préféré s'exprimer à travers un poème qu'il a écrit et qui en dit long sur le "mal être" de toute la jeunesse algérienne incarnée, entre autres, par ce jeune "Casbadji" de 26 ans, en l'occurrence Mohamed Tadjadit. "Mohamed Tadjadit tout comme Khimoud Nourredine, ainsi que tous les autres détenus d'opinion n'ont pas leur place en prison. Il n'est pas question de les abandonner comme il n'est pas question d'abandonner tous les acquis de la révolution pacifique du 22 Février. Pour cela, il nous faut rester unis, mobilisés, car les détenus sont le socle du Hirak. Il faut mener bataille sur le terrain, raison pour laquelle, tous les comités de soutien doivent travailler de concert. C'est en unissant nos forces que nous ferons abdiquer ce régime", a déclaré Hakim Addad. Mes Zahi et Bouchachi, connus pour leur engagement dans la défense des détenus (bénévolement), sont revenus, pour leur part, sur l'aspect juridique de ces détentions. "Les citoyens sont censés être égaux devant la justice. Ce n'est malheureusement pas le cas actuellement. Et même si nous avons l'impression de nous heurter à un mur, nous ne baisserons pas les bras pour autant et nous continuerons à marteler la parole juste", ont-ils soutenu. Et de dénoncer : "Les lois de la République sont bafouées par les hommes de loi et c'est un précédent très grave." Et pour clore une matinée pleine d'émotion à la suite de l'intervention de plusieurs hirakistes, Fethi Ghares, responsable du MDS, a pris la parole pour faire un discours empreint d'espoir et de détermination en ces moments sombres : "Il est clair que ce régime n'a rien appris des leçons du passé. Mais ne vous inquiétez pas, lorsqu'un peuple se réveille, il ne peut que vaincre (...)."