Le journaliste-écrivain Fodil Boumala, arrêté dimanche 14 juin à proximité de son domicile par des agents des services de sécurité, a été présenté, hier, devant le procureur de la République près le tribunal de Dar-El-Beida. Requérant un complément d'enquête préliminaire, le magistrat a finalement prolongé sa garde à vue de 24 heures, a informé Me Fatiha Rouibi. C'est probablement aujourd'hui que le sort de l'activiste sera scellé : abandon de charges sans poursuites judiciaires ou transfert du dossier vers le juge d'instruction qui ordonnera la comparution immédiate, le contrôle judiciaire ou le mandat de dépôt. Pour l'heure, les avocats ne savent pas encore quels sont les griefs retenus contre lui. "Le procureur de la République n'a pas encore qualifié les faits. Mais nous devinons le motif de l'arrestation", assure Me Zoubida Assoul. Fodil Boumala a été relaxé, le 1er mars dernier, par le président de la section correctionnelle de la juridiction susmentionnée. Il avait passé plusieurs mois en détention préventive au centre pénitentiaire d'El-Harrach. Son procès en appel à la Cour d'Alger était prévu pour ce 16 juin. Eu égard à sa nouvelle condition de prévenu en garde à vue, l'audience sera, sans doute, reportée à une date ultérieure. Deux heures plus tard, le même scénario est réédité au tribunal de Boufarik pour Nourredine Khimoud, et au tribunal de Chéraga pour Zahir Keddam, également interpellés la veille. Les deux hirakistes sont maintenus en garde à vue pour une journée supplémentaire, selon Me Mouhoubi Amar et Me Chamseddine Lourari, qui les ont assistés lors de leur présentation devant le parquet. La même décision est prise à l'encontre du membre fondateur du RAJ (Rassemblement Action Jeunesse) Hakim Addad. Ce dernier a été reconduit à la brigade de Gendarmerie nationale de Bab-Jedid, selon ses avocats, pour y passer aussi sa seconde nuit en garde à vue. Il sera présenté aujourd'hui devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed. Son camarade dans les structures organiques du RAJ, Djalal Mokrani, a fait écho d'une perquisition de son domicile, sis à Alger-Centre, en sa présence. "D'anciennes banderoles dont l'une portant nos vœux d'anniversaire à Ahcène Kadi en détention préventive le 4 octobre 2019, des pancartes et des portraits de détenus d'opinions ont été saisis", nous a-t-il révélé par téléphone. Mis sous mandat de dépôt pour atteinte à l'unité nationale le 6 octobre dernier, à la prison d'El-Harrach, Hakim Addad avait été mis en liberté provisoire le 2 janvier 2020 dans le sillage de la libération, sous condition, de 72 détenus d'opinion dont le vieux maquisard Lakhdar Bouregâa.