La gestion du marché pétrolier par l'Opep+ est pour le moment plutôt une réussite, puisqu'elle a permis de stabiliser les cours du pétrole autour de 41 dollars le baril en moyenne depuis début juin. C'est ce que relève l'IFP Energies nouvelles (Ifpen) dans son analyse hebdomadaire sur la situation des marchés pétroliers publiée lundi. L'institut de recherche français indique que les messages délivrés lors de la réunion technique du 19 octobre avaient pour but de rassurer les marchés. Le ministre saoudien de l'Energie, a ainsi souligné la capacité de l'Opep+ à s'adapter "à l'évolution des circonstances si nécessaire". De son côté, le président russe n'a pas exclu de prolonger plus longtemps les coupes pétrolières importantes si les conditions du marché le justifiaient. Le comité technique s'est, pour sa part, félicité du bon respect des engagements de réduction de la production (102% en septembre) et des compensations faites par les pays qui avaient dépassé leur quota. "Cette fermeté dans le discours, vérifiée dans les actes, permet d'éviter des baisses importantes de prix dans un contexte économique incertain", estime l'Ifpen. Ce dernier constate que le prix du Brent s'établit sur la semaine passée à 41 dollars le baril, sans variation notable par rapport à la semaine précédente. Il a connu un premier recul à 40 dollars le baril le 21 octobre en raison de la hausse des stocks américains d'essence à hauteur de 1,9 million de barils, puis un second le 23 octobre du fait de la relance de la production libyenne. Les données recueillies par Reuters, indique l'Ifpen, mettent en évidence une progression régulière de la production libyenne. Elle se situerait actuellement à environ 0,50 million de barils par jour contre 0,29 million de barils par jour en début de mois et 0,14 million de barils par jour en septembre. Les autorités libyennes espèrent atteindre 1 million de barils par jour d'ici à la fin de l'année. "Cette hausse globale est relativement faible par rapport au déficit du marché prévu au 4e trimestre (-4,6 millions de barils par jour), mais elle intervient à un moment peu favorable face à l'incertitude sur l'ampleur de la reprise de la demande pétrolière", indique l'institut de recherche français. Ce dernier rappelle que l'Agence internationale de l'Energie (AIE) anticipe, dans son dernier rapport mensuel, une demande mondiale de 96,1 millions de barils par jour au 4e trimestre contre 93,7 millions de barils par jour au 3e trimestre. À l'inverse, note l'Ifpen, les actes de violence qui affectent le Nigeria font craindre de nouvelles perturbations de la production de pétrole. L'IFP Energies nouvelles évoque "la bonne nouvelle économique qui vient de Chine". Après une baisse de 6,8% au 1er trimestre suivie d'une croissance de 3,2% au trimestre suivant, le produit intérieur brut chinois a augmenté de 4,9% sur un an sur la période juillet-septembre, d'après les statistiques publiées la semaine passée.