L'Ifpen estime que sur la base des dernières statistiques de l'AIE, la baisse pourtant significative de l'offre mondiale de pétrole n'est pas suffisante pour éliminer les excédents au 2e trimestre en raison d'un recul plus important de la demande. Les efforts de réduction de l'offre pétrolière consentis par l'Opep et ses alliés devraient permettre de rééquilibrer le marché. C'est ce qu'a indiqué l'IFP énergies nouvelles (Ifpen), dans son tableau de bord sur les marchés pétroliers publié avant-hier. L'organisme de recherche français évoque une "bonne résistance du prix du pétrole grâce à l'action de l'Opep+ et de la FED". Le prix spot du pétrole a progressé de près de 4 dollars le baril la semaine passée pour s'établir à 42,3 dollars. Cette évolution, argue l'Ifpen, est due en grande partie au respect, en mai, des engagements de réduction de la production par les pays de l'Opep+. "Les marchés à terme marquent, dans ce contexte, un net changement sur la semaine, passant, pour les écarts de prix d'un mois sur l'autre, en territoire négatif, signe d'une anticipation de rééquilibrage en cours du marché", relève l'Institut de recherche français. Ces mouvements restent néanmoins fragiles, alors que la crainte d'une deuxième vague de l'épidémie continue à influencer régulièrement les marchés financiers et pétroliers. Le milieu de semaine a été marqué par un repli des marchés financiers, bien que limité, en raison d'une recrudescence des cas de contamination en Chine et en Inde, en particulier. Selon l'Ifpen, les dernières statistiques de l'AIE et de l'Opep révèlent le respect des engagements de baisse de la production par les pays de l'Opep+. Ce niveau de conformité atteint près de 90% en moyenne, à l'exception notable de l'Irak (46%) qui dépasse de 0,6 million de barils par jour son objectif fixé à 3,6 millions de barils par jours en mai. "Plusieurs sources indiquent que la société irakienne de commercialisation du pétrole (Somo) aurait fortement réduit les livraisons de pétrole brut prévues en juillet à destination de l'Asie via le port de Bassora", rapporte l'Institut français de pétrole.Pour ce dernier, cela constitue un facteur favorable pour l'équilibre du marché en renforçant la cohésion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. La baisse globale de production en mai par rapport à la moyenne de 2019, relève l'Ifpen, s'élève à 11,7 millions de barils par jour, dont 8,3 millions de barils par jour pour l'Opep+ et 3,3 millions de barils par jour pour les autres pays dont les Etats-Unis (-1,5 million de barils par jour) et le Canada (-0,9 million de barils par jour). Les dernières statistiques américaines confirment ce mouvement d'ajustement avec une production qui se situe désormais à 10,5 millions de barils par jour, soit 2,5 millions de barils par jour en moins depuis début mars. Cependant, l'Ifpen estime que sur la base des dernières statistiques de l'AIE, la baisse pourtant significative de l'offre mondiale de pétrole n'est pas suffisante pour éliminer les excédents au 2e trimestre en raison d'un recul plus important de la demande. La situation devrait, néanmoins, s'inverser dès le 3e trimestre et se prolonger jusqu'en 2021. Mais cela dépendra du niveau effectif de la demande et surtout du respect des engagements de la part de l'Opep. Il s'agit, en effet, d'un impératif pour espérer rééquilibrer le marché. Pour autant l'Institut français de recherche dans les domaines de l'énergie, du transport et de l'environnement soutient que la phase qui commence risque d'être délicate à gérer en raison de la remontée de la demande et du relâchement prévu des accords Opep+. "La réduction de l'offre de 9,7 millions de barils par jour de mai à juillet passe ainsi à 7,7 millions de barils par jour à partir du mois d'août et ce, jusqu'à décembre. Un contexte qui pourrait inciter à quelques dépassements", prévoit l'Ifpen.