Selon l'Institut français du pétrole, les statistiques américaines ne renvoient pas de signaux positifs pour les prix du pétrole. La semaine passée trois événements ont influencé le prix du pétrole relève l'IFP Energies nouvelles (Ifpen) dans son "tableau de bord pétrolier", publié lundi. L'institut français de recherche dans les domaines de l'énergie, du transport et de l'environnement, fait référence à la baisse des stocks de pétrole aux Etats-Unis, à la réunion technique de l'Opep+ et aux indicateurs peu favorables concernant les économies américaine et européenne. L'Ifpen indique que le prix du Brent n'a pas connu de fortes variations la semaine passée, évoluant autour des 45 dollars le baril en début de semaine avant de se replier vers les 44 dollars vendredi. "Les écarts sont globalement assez minimes sur l'ensemble du mois d'août avec un prix moyen de 44,6 dollars le baril, prix supérieur à ce que l'on a pu constater en juin (40 dollars le baril) et juillet (43 dollars le baril)", constate l'institut de recherche français. En dehors du contexte du marché qui explique cette progression, L'Ifpen souligne, également, la faiblesse du dollar depuis trois mois qui joue un rôle de soutien au prix du pétrole. Les impacts de la Covid-19 restent, aussi, en permanence, en arrière-plan des tendances sur les marchés. Selon l'Institut français du pétrole, les statistiques américaines ne renvoient pas de signaux positifs pour les prix du pétrole. Les dernières statistiques révèlent une nouvelle baisse des stocks de pétrole commerciaux et stratégiques (SPR), facteur traditionnel de soutien des prix. Néanmoins, nuance-t-il, les stocks commerciaux se situent à un niveau élevé, au-dessus des plus hauts de ces dernières années (en 2016 et 2017). Les stocks stratégiques ont, pour leur part, amorcé une décrue mais sont encore supérieurs de 25 millions de barils par rapport aux volumes stockés avant la pandémie de Covid-19. Ces données sont une autre façon d'appréhender la crise économique qui frappe les Etats-Unis. Les "minutes" de la FED, publiées le 19 août dernier, insistent sur "l'incertitude qui entoure les perspectives économiques" aux Etats-Unis, déclaration qui a pesé à la baisse sur les marchés financiers et pétroliers. L'Ifpen revient sur la réunion du comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) de l'Opep+, qui s'est tenue le 19 août dernier et évoque un message de fermeté. Le JMMC s'est félicité du respect, à hauteur de 97%, des engagements de réduction de l'offre pour le mois de juillet. Mais pour l'Ifpen, le message principal se trouve dans le titre du communiqué : "Le JMMC réitère l'importance d'atteindre la pleine conformité pour la stabilité du marché." L'institut de recherche français estime que "ce message, qui vise à rassurer le marché, concerne non seulement le respect des accords mais aussi la compensation à réaliser d'ici à fin septembre pour les dépassements constatés entre mai et juillet". Cela concerne plusieurs pays dont l'Iraq (0,52 million de barils par jour au-dessus de son quota en mai), le Nigeria (0,12 million de barils par jour), l'Angola (0,13 million de barils par jour), le Kazakhstan (0,18 million de barils par jour), et la Russie (0,10 million de barils par jour). "L'enjeu pour l'Opep+ est simple : face à la fragilité du marché et aux incertitudes sur la demande pétrolière, il convient de gérer l'offre avec sérieux afin de soutenir les prix", explique l'Ifpen. Les déclarations irakiennes vont dans ce sens évoquant une réduction globale de 1,2 million de barils par jour de la production en août et en septembre pour compenser la surproduction survenue au cours des trois mois précédents. L'Ifpen évoque, par ailleurs, la situation des pays de l'Opep+ hors accord. En ce qui concerne le Venezuela, une étude de IHS indique que la production de ce pays, qui n'atteint plus désormais que 0,4 million de barils par jour contre 0,8 million de barils par jour il y a un an et 2 millions de barils par jour en 2017, pourrait s'arrêter totalement.