L'Opep veut des prix “équitables” du brut et n'hésitera pas à augmenter son plafond de production pour stabiliser le marché, a déclaré dimanche son président Ahmad Fahd Al-Sabah, dans un discours prononcé en son nom à une conférence à Abou Dhabi. “L'Opep veut des prix équitables. Des prix élevés du brut ne servent pas les pays producteurs, notamment ceux du cartel”, a déclaré Cheikh Ahmad dans ce discours lu en son nom par Talal Al-Khaled Al-Sabah, directeur des services à la firme publique Kuwait Petroleum Corporation, à l'ouverture de la 11e conférence annuelle sur l'énergie. “Comme l'ont montré de précédentes expériences (...), (les prix élevés) vont conduire, tôt ou tard, à un effondrement des cours”, a-t-il prévenu pour justifier sa volonté de voir les prix se stabiliser à un niveau “équitable”, sans préciser lequel. “Il est de l'intérêt vital des membres de l'Opep de maintenir une demande mondiale saine sur le brut à des prix équitables qui n'influencent pas négativement cette demande”, a ajouté le président de l'Opep. L'Opep pensait pouvoir stabiliser le marché en annonçant mardi à l'issue d'une conférence ministérielle à Vienne qu'elle mettait à sa disposition deux millions de barils par jour (mbj) supplémentaires, si besoin, à partir du 1er octobre pour une période de trois mois, tout en maintenant inchangés ses quotas de production à 28 mbj. “L'Opep augmentera son plafond de production dès lors qu'elle jugera que cela va servir la stabilité des cours sur le marché international”, a réaffirmé Cheikh Ahmad, ministre koweïtien de l'Energie, dont le pays est l'un des grands producteurs de l'Opep. Tout en rappelant qu'"il n'y a pas eu de pénurie effective dans les approvisionnements pétroliers", le président de l'Opep a ajouté: “Nous assurons le marché que nous ferons tout ce qu'il faut pour stabiliser les prix du brut.” D'ailleurs, a-t-il poursuivi, l'Opep produit actuellement plus de 30 millions de barils/jour. Ce chiffre, en dépassement du plafond de production du cartel, inclut l'Irak, qui n'est pas soumis au système des quotas. Le président de l'organisation a défendu l'Opep des accusations la rendant responsable de l'envolée des prix. “Contrairement aux précédents chocs pétroliers, les prix du brut actuellement élevés sont le résultat d'une croissance rapide de l'économie mondiale qui a augmenté la consommation de pétrole et accéléré la demande", a-t-il dit. Vendredi, le baril de brut a terminé en nette baisse sur le marché new-yorkais, dans la foulée de l'annonce de la rétrogradation du cyclone Rita aux Etats-Unis. Le baril de “light sweet crude" pour livraison rapprochée en novembre a perdu 2,31 dollars à 64,19 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). À Londres, le baril de Brent pour livraison en novembre a perdu 2,16 dollars à 62,44 dollars.