Les prix du pétrole risquent de connaître aujourd'hui une nouvelle envolée. Les experts étaient hier indécis quant aux réserves américaines de fioul domestique en raison du froid sévissant ces derniers temps. Déjà, hier en fin de journée, les cours étaient restés fermés avant la publication des stocks américains. Certes, au plus fort des prises de bénéfices, le baril de brut a perdu 7 cents à 51,68 dollars pour tomber jusqu'à 50,65 dollars au New York Mercantile Exchange (Nymex). «Aujourd´hui (mercredi), le marché va se focaliser sur la publication des chiffres des stocks américains qui devraient montrer que les réserves de produits distillés, dont fait partie le fioul de chauffage, ont chuté de 1,4 million de barils la semaine dernière», notent les analystes de la maison de courtage Sucden. «Il n´y a pas eu de nouvelles fortes pour orienter le marché aujourd´hui (mercredi)», a indiqué Seith Kleinman, analyste chez PFC Energy. Le département américain de l´Energie et l´institut américain du Pétrole devaient publier hier après-midi leurs estimations hebdomadaires sur les stocks pétroliers lors de la semaine achevée le 25 février aux Etats-Unis. Néanmoins la vague de froid qui frappe depuis une dizaine de jours les Etats-Unis, l'Europe et même l'Afrique du Nord tend à doper la demande et faire pression sur les stocks de fioul de chauffage, qui sont déjà inférieurs de 7% à leur niveau d´il y a un an, selon les experts. De ce fait, les observateurs sont unanimes à dire que le froid continuera d'influencer les cours déjà élevés au point où le chancelier allemand Gerhard Schröder a mis en garde hier au Koweït, contre le «danger» que pourraient avoir sur l'économie mondiale les prix élevés actuels du brut. «Les prix actuels sont élevés, ce qui expose l'économie mondiale au danger», a déclaré le chancelier Schröder aux journalistes à l'issue d'une conférence donnée à la Chambre de commerce et d'industrie du Koweït. «Je ne veux donner de conseil à personne, mais il est dans notre intérêt de voir un prix équitable sur le marché pétrolier international», Ce à quoi l'OPEP a répondu par la voix du ministre koweïtien de l'Energie, cheikh Ahmad Al-Fahd Al-Sabah, que l´Organisation ferait de son mieux pour stabiliser les cours du pétrole comme elle l´a fait en 2004. «S´il est nécessaire d´augmenter cette quantité, l´organisation y travaillera», a dit cheikh Ahmad. «Tout le monde sait que des cours pétroliers élevés ne sont intéressants que sur le court terme, mais qu´ils conduiraient (sur le long terme) à la recherche d´autres sources d´énergie, et qu´ils seraient négatifs pour les pays producteurs», a-t-il ajouté. Cependant devant la fermeté du marché, les observateurs s'attendent à ce que l'Opep maintienne son plafond de production à 27 millions de barils par jour(mb/j).