Le transport public urbain des voyageurs est enfin de retour à Constantine. Il va certainement participer à la régulation d'un marché miné par la désorganisation, l'incompétence et la corruption. Toutefois, les moyens matériels et financiers ne suffiront pas, à eux seuls, à relancer le secteur. Sans la moralisation de la profession, on assistera à la reconduction des mêmes causes qui ont mené à l'échec des ex-entreprises locales. Censée devenir un des outils de régulation du marché du transport urbain et de décongestionnement du centre-ville de Constantine, l'ex-Régie communale de transport urbain est de retour mais dans une nouvelle mouture. Après un arrêt de 15 années et une série de résistances quant à son retour, la régie a été dotée d'une enveloppe financière de 177 millions de dinars. Une première tranche d'un montant de 88,8 millions de dinars a déjà été libérée à cet effet. L'entreprise tournera avec un effectif de 127 employés et de 50 bus, dont 27 sont déjà réceptionnés et répartis sur 9 lignes. L'entrée en exploitation est annoncée pour ce jeudi, à l'occasion du déroulement du référendum. La régie communale est un autre atout qui vient, en attendant les futurs tramway et téléphérique, renforcer le secteur du transport à Constantine gangrené par l'anarchie, l'incompétence et la corruption. En effet, les moyens seuls ne suffisent pas. L'apport en 50 bus géré selon un statut de service public ne peut participer au règlement de la problématique du transport local si on continue à donner des PV bleus à des Tata vieux de 20 ans, qui iront juste après se cogner contre le premier arbre rencontré, si on arrive pas à délocaliser des bus qui menacent une partie du centre-ville d'effondrement parce qu'“ailleurs est moins rentables” et si une grande partie des taxis sont propriété de cadres de l'administration. Côté management, la nouvelle entreprise, cadres et employés, doivent s'éloigner des pratiques héritées du temps des entreprises socialistes. D'ailleurs, le ministre des Transports, Mohamed Meghlaoui, lors de son passage samedi dernier à Constantine, a découvert dans le site de la nouvelle entreprise, l'ex-siège de la TVE, une infrastructure délabrée à l'abandon si ce n'est le maquillage de la partie, initialement prévue pour recevoir la délégation officielle. Ainsi, le retour de la régie est une chance que les ex-responsables de la TVE doivent saisir. Lynda Nacer