Les perpétuelles grèves des transporteurs en commun dénotent la désorganisation et la non maîtrise des secteurs du transport dans la wilaya de Béjaïa.Rares sont les grèves qui puisent leurs raisons dans des revendications fondées. En effet, les revendications évoquées sont d'ordre général et ne sont donc pas du seul ressort du département des transports. Ces grèves, initiées par les transporteurs, se veulent être un moyen de contrecarrer des décisions relatives à la réorganisation du secteur telles que celle de l'interdiction de charger des passagers dans certains arrêts des centres urbains afin de permettre aux transporteurs de ces centres urbains d'effectuer des navettes avec un minimum de voyageurs. D'autres grèves sont relatives à l'état des routes, à l'inexistence de stations et d'abribus. Ces perpétuelles grèves pénalisent en premier lieu l'usager lequel ne sait plus à qui se plaindre, sachant souvent que le transporteur oublie que le choix de cette profession fait de son véhicule un bien public. De son côté, l'administration du secteur des transports se fige sur le déficit en moyens humains où seuls deux inspecteurs ont la charge de contrôler le transport en commun desservant tout le territoire de la wilaya. Cette situation permet alors aux transporteurs de voyageurs de s'ériger en barons et d'imposer leur diktat non seulement à l'administration mais aussi aux usagers. Il faudra relever que Béjaïa reste une des seules wilayas qui ne snt pas dotées d'infrastructures d'accompagnement, à l'image d'une gare routière interwilaya. Même les taxis collectifs inter-wilaya usent d'un trottoir au chef-lieu de wilaya en guise de station. Quant aux deux stations, elles inter-urbaines existantes ne répondent à aucune norme, l'une étant située sur l'aire de parking de l'OPOW et la seconde sur un espace aménagé qui est en réalité un carrefour de voies de circulation. Le transport qui devrait être un secteur essentiel dans le développement tant local que régional, semble être bien au contraire un frein dans la wilaya de Béjaïa. La désorganisation du secteur s'accentue en période estivale où plusieurs transporteurs tronquent leurs lignes initiales pour rejoindre celles des plages, faisant fi des autorisations délivrées par les services des transports. On n'omettra pas de signaler que la saison estivale et le tourisme restent dépendants de ce secteur et que l'Etat fait du développement du tourisme un des secteurs prioritaires.