Après les correctifs apportés au transport public, les services compétents sont déterminés à réorganiser la profession de chauffeur de taxi. Le nombre des professionnels est huit fois supérieur à la norme avec efficacité zéro. La régulation du réseau de transport et la promotion de deux ambitieux projets, à savoir le tramway et le téléphérique, constituent une priorité pour les autorités locales. Cette nouvelle forme d'organisation semble mieux adaptée pour la régulation d'un marché, longtemps caractérisé par la désorganisation, l'incompétence des uns et la corruption des autres, au grand dam des lobbyistes. Par le lancement des chantiers, dans les mois à venir, et l'injection d'importantes enveloppes financières pour la réalisation du tramway et du téléphérique, les pouvoirs publics ont, de ce fait, mis le holà à toutes spéculations et autres polémiques tournant autour de ce sujet. Aussi, “désengorger le centre-ville”, désormais slogan des autorités locales, ne doit pas être destiné uniquement à une frange de la population, jusque-là hermétique à toute forme de réglementation. La profession est autant concernée par ce nouveau mouvement de force. On n'ignore pas que le secteur du transport a été, jusqu'à un passé récent, au centre de toute une machine alimentée par la corruption et “cadenassée” à la non concurrence dans le secteur du suburbain. D'ailleurs, le directeur des transport de la wilaya a, lors d'une récente rencontre avec la presse, révélé, dans un bilan exhaustif, des chiffres qui relèvent de l'insolite. Cependant, il ne manquera pas de mettre en exergue l'aspect positif qui en découle, depuis la mise en exploitation de l'ETC. En effet, dotée déjà d'un parc de 70 bus, la régie communale vient de se renforcer avec 15 bus supplémentaires, gagnant ainsi en quantité et en qualité. Devant ce fait accompli, la population a repris ses réflexes civiques, en s'imposant une ligne de conduite, à même de préserver cet outil. Cela étant, les bus, qui ont, par le passé, défrayé la chronique en causant des accidents parfois mortels, sont toujours d'actualité. Même si le directeur des transports fait état de l'activité de 70 bus seulement, de l'avis de la population, ce sont 70 bus de trop et c'est illégal ! Par ailleurs, les taxis prêtent de plus en plus à confusion. Même si depuis quelque temps, les services de l'APC sont à pied d'œuvre afin de réguler ce marché, c'est une tâche des plus ardues, pour paraphraser l'un des responsables de l'hôtel de ville. Et pour cause, à Constantine, pour ne citer que cet exemple, les statistiques ont révélé qu'il existe un taxi pour 180 habitants, alors qu'en moyenne, il devrait y avoir un taxi pour 1 000 habitants. Par ailleurs, sur un total de 4 300 taxis, seuls 400 taxis sont répartis sur toute la périphérie. Autrement dit, 3 900 taxis desservent uniquement le chef-lieu de wilaya, créant un déséquilibre monstrueux sans rendre l'offre élastique. Pour pallier à cette insuffisance, les autochtones font appel aux fraudeurs. Ces taxis informels qui, n'en déplaise à certains, répondent aux besoins de près de 70% de la population. A ceux-là, cependant, les autorités locales ont décidé de réserver des sanctions sévères, mais également à ceux qui pratiquent la double immatriculation. Un procédé qui voit le nombre des taxis réellement en circulation majoré au moins de 30% de plus. Le diagnostic est, semble-t-il, fait et les dernières conclusions son tombées en faveur de la population de la ville des Ponts. Cela renseigne, sans le moindre doute, d'une nouvelle ère pour le secteur du transport, en attendant de s'attaquer à d'autres secteurs, tout aussi gangrenés. Pis, des enquêtes empiriques ont prouvé que 35% des flux au centre-ville sont drainés par les taxis. Autrement dit, avec cette anarchie, aucune solution technique ne peut aboutir. Alors, la corporation peut-elle se débarrasser de ses brebis galeuses à temps ? Lynda Nacer