Cette formule est actuellement à l'état embryonnaire avec quelques projets dans le secteur de la gestion de l'eau. L'Algérie veut développer le partenariat public-privé (PPP). Cet instrument permettra d'alléger la facture budgétaire de l'Etat. C'est ce qu'a relevé hier la ministre déléguée chargée de la Réforme financière, Mme Fatiha Mentouri, à l'ouverture d'un séminaire sur les partenariats public-privé dans le financement des projets d'infrastructures, tenu à Alger. Dernier-né dans le champ de la commande publique, le contrat de partenariat public-privé ne cesse de séduire les décideurs publics. Créé en 2004, cet instrument se développe dans de nombreux secteurs-clés de la commande publique. Le contrat de partenariat public-privé est un mode de financement contractuel dans lequel l'autorité publique fait appel à des prestataires privés pour financer un équipement offrant un service public. Il existe trois grandes formes de partenariat public-privé (PPP): le marché public, la délégation de service public et le contrat de partenariat public-privé. Sous réserve de l'existence d'une condition d'urgence ou de complexité, le contrat de partenariat public-privé présente de nombreux avantages expliquant son succès. «Le PPP pourrait devenir un outil d'optimisation et de rationalisation de la dépense publique et marquer un tournant dans les rapports public-privé», estime Mme Mentouri. En Algérie, la formule PPP est à l'état embryonnaire avec quelques projets dans le secteur de la gestion de l'eau, qui donnent des résultats probants, a estimé la ministre. Elle a expliqué qu'en Algérie, le souci majeur, au-delà des avantages financiers que représente le PPP, est d'introduire progressivement la notion d'efficacité des dépenses publiques. Mme Mentouri a souligné que plus le volume de ces dépenses est important, plus la recherche de cette efficacité doit guider le choix des projets d'équipements et leur gestion. En attendant les effets de la réforme budgétaire, qui tardent à se manifester, le recours au PPP par l'administration devrait permettre d'améliorer la qualité des services. Il favorisera également une meilleure gestion des risques et une augmentation de la productivité des administrations publiques, selon Mme Mentouri. Les représentants de la banque commerciale française Hsbc, présents à cette rencontre, ont relevé que ce système est employé dans les pays qui tendent vers un meilleur équilibre entre le public et le privé. Ils ont suggéré que dans les pays où le Code des marchés est appliqué, il vaut mieux faire appel à des contrats globaux dont fait partie le PPP. En France, 25 PPP ont été validés en 2007 dont 10 d'une valeur de 250 millions d'euros.