Les avocats de la défense ont unanimement souligné " le caractère politique du procès" du militant politique et détenu d'opinion Khaled Tazaghart. Condamné en première instance par le tribunal correctionnel d'Akbou, le 27 septembre dernier, à une année de prison ferme assortie de 100 000 DA d'amende, le procès en appel du détenu et militant politique, Khaled Tazaghart, s'est ouvert, hier, à la cour de Béjaïa, après un premier report d'une semaine par le juge. Le procès s'est déroulé en visioconférence et la défense du détenu a été assurée par près d'une cinquantaine d'avocats. D'anciens et actuels cadres politiques de son ancien parti (FFS), des parlementaires du RCD, du Parti des travailleurs (PT), mais aussi de militants de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh) et de la famille Tazaghart, l'épouse et les deux enfants du détenu étaient présents. Le procès s'est ouvert à 10h30 devant une salle d'audience pleine à craquer. Lors du réquisitoire, le procureur de la République a demandé l'aggravation de la peine d'une année de prison ferme, prononcée en première instance. Dans leurs plaidoiries respectives, les avocats du collectif de la défense ont souligné unanimement "le caractère politique du procès" et ont démontré "l'inexistence de fondements juridiques pour l'arrestation du militant politique et détenu Khaled Tazaghart". "Khaled Tazaghart a été incarcéré pour ses opinions politiques. Il a démissionné de son siège de député pour rejoindre le mouvement populaire du 22 Février 2019 en faveur du changement radical du système", ont souligné certains avocats. "C'est un procès politique. C'est une poursuite contre le droit à la liberté d'expression, d'opinion et de manifestation constitutionnellement consacrée", plaide Me Saheb Hakim qui, à l'instar de ses confrères, a demandé l'acquittement du détenu. Pour le vice-président de la Laddh (aile Zehouane), Saïd Salhi, le procès de Khaled Tazaghart est "un procès de plus". "C'est un dossier vide avec des chefs d'inculpation infondés. Il a été poursuivi pour ses positions en faveur du Hirak dans une campagne de harcèlement judiciaire des activistes du Hirak", a-t-il asséné. Au moment où nous mettons sous presse, les plaidoiries se poursuivent.Il y a lieu de signaler que le procès s'est déroulé sous haute surveillance policière. Un dispositif impressionnant de sécurité a été déployé devant la cour pour empêcher tout rassemblement de solidarité avec le détenu. Pour rappel, le militant politique et détenu, Khaled Tazaghart, a été arrêté le 27 septembre et placé en garde à vue. Le lendemain, il a été présenté devant le juge près le tribunal d'Akbou qui l'a placé sous mandat de dépôt, pour ensuite le condamner à une année de prison ferme assortie d'une amende de 100 000 DA. Soit la même peine requise par le procureur de la République. Le détenu est accusé "d'incitation à attroupement, publication pouvant porter trouble à l'ordre public et violation des mesures du confinement sanitaire relatif au Covid-19". Le verdict du procès a été mis en délibéré pour le 22 novembre.