Le tribunal correctionnel d'Akbou a condamné, hier après-midi, le député démissionnaire de Béjaïa, Khaled Tazaghart, à un an de prison ferme avec mandat de dépôt. Le verdict prononcé par le juge n'a fait que confirmer la peine requise par le procureur de la République, à savoir une année d'emprisonnement et une amende de 100 000 DA. Le mis en cause a été condamné pour les trois chefs d'inculpation : "incitation à attroupement non armé", "publications pouvant porter trouble à l'ordre public" et "violation des mesures du confinement sanitaire au temps du Covid-19", affirment les avocats de la défense. Arrêté par la police samedi après-midi, alors qu'il revenait de la marche citoyenne organisée le jour même à Kherrata, l'ancien parlementaire du Front El-Moustaqbel a été jugé, hier, en comparution immédiate après avoir été entendu par le procureur de la République près le tribunal d'Akbou. Pendant son procès, plusieurs activistes du Hirak et autres citoyens, venus de différentes régions du pays, ont organisé un rassemblement en face du tribunal en soutien au militant des causes justes, Khaled Tazaghart. Parmi la foule, on pouvait remarquer la présence de la députée du RCD, Nora Ouali, de l'ancien membre du présidium du FFS et député démissionnaire, Ali Laskri, l'ancien policier ayant rejoint le mouvement populaire né le 22 février 2019, Zahir Moulaoui... Néanmoins, cette mobilisation citoyenne qui traduit le large élan de soutien et de solidarité dont jouit l'infatigable militant Khaled Tazaghart, n'a pu influer sur la décision de la juridiction de première instance qui prononcera finalement un verdict jugé "très lourd" par le collectif des avocats. "C'est une condamnation arbitraire, absurde et injuste. Car, il s'agit là d'un énième procès politique dont a été victime un militant pacifiste qui revendique un Etat de droit, où les libertés démocratiques et les droits de l'Homme ne seront pas de vains mots. Khaled Tazaghart n'a commis aucun crime. C'est un digne fils de la Soummam qui se bat pour une Algérie meilleure. Nous sommes là pour le soutenir, pour continuer son combat et nous mobiliser pour sa libération", nous a déclaré la députée du RCD, Nora Ouali, à sa sortie, hier, du tribunal d'Akbou. Notre interlocutrice a tenu à dénoncer, par ailleurs, la décision prise par les responsables de cette juridiction de première instance "d'interdire aux citoyens, y compris aux membres de la famille du mis en cause, d'assister à l'audience, sous prétexte d'éviter la propagation du coronavirus".