Le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK) a effectué, hier, à Akbou ce qui est considéré comme pratiquement sa première sortie “officielle” sur le terrain. Ferhat M'henni, le numéro un du MAK, commencera son discours par un clin d'œil à la campagne que mène actuellement Bouteflika. “Vous êtes là alors qu'aucun bus n'a été réquisitionné pour vous ramener”, dira, à l'adresse de la foule venue l'écouter, l'ancien maquisard de la chanson, comme le surnommait Kateb Yacine et pour lequel il n'y a pas de paix sans justice ni de pardon. Un subterfuge utilisé par le pouvoir pour s'auto-amnistier et s'éviter le TPI avec le peuple soi-disant comme bouclier. À propos du pardon dont parle le Président, il dira que Bouteflika demande aux familles victimes du terrorisme de pardonner à ceux qui ont commis des crimes, alors que lui refuse de pardonner au journaliste Benchicou qui, lui, n'a commis qu'un livre. À propos du dialogue, Ferhat dira que les dialoguistes ont obtenu le départ des “indus” élus après avoir demandé celui des gendarmes, le week-end universel à la place du jugement des assassins et Yennayer à la place de tamazight langue officielle. Pour finir, Ferhat a exhorté la population à boycotter le référendum pour la réconciliation nationale afin de ne pas donner un chèque en blanc à Bouteflika et demandé à tous les habitants de la Kabylie de faire du jeudi 29 septembre une journée de deuil. Djamel Alilat