Le porte-parole du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), Ferhat M'henni, réagissant aux résultats du référendum, a estimé, hier à Tizi Ouzou, lors d'une conférence de presse, que « le pouvoir pouvait manipuler les chiffres à sa guise du moment que l'opposition a été exclue d'avance ». Interrogé sur les résultats du scrutin en Kabylie, Ferhat M'henni dira que « le taux de 11% de votants en Kabylie est matériellement irréalisable ». Le porte-parole du MAK considère que « le boycott massif par la Kabylie de la mascarade référendaire est l'expression d'un non à la défaite du droit, la raison et la démocratie. La Kabylie s'est montrée encore une fois irréprochable sur le plan des valeurs démocratiques... Malgré le recours du pouvoir à une nouvelle clientèle pour remettre la région sous son contrôle, c'est au recul de celui-ci que l'on y a assisté. La Kabylie a prouvé qu'elle préfère la mémoire à l'amnésie ». Néanmoins, M. Ferhat n'a pas caché sa crainte quant à la répression qui pourrait s'abattre sur la région dans l'immédiat et à moyen terme. Le porte-parole du MAK s'est montré favorable à composer avec les différentes forces politiques qui œuvrent pour la Kabylie. « Nous sommes prêts à reprendre des pourparlers dès aujourd'hui. Nous tendons la main à toutes les forces démocratiques qui, comme le MAK, sont embarquées sur un même bateau, celui de la répression du pouvoir qui a muselé toutes les voix qui se sont opposées à son projet totalitaire », déclare-t-il en soulignant que « nous devrions conjuguer tous nos efforts pour affronter un avenir qui s'annonce dès maintenant très sombre ». Le conférencier a été très critique envers le mouvement des archs, qu'il considère composé de personnes manquant d'expérience et d'analyse politique quant à la manière de mener le dialogue avec le pouvoir, pour la concrétisation de la plateforme d'El Kseur. Selon lui, « les archs sont aussi un instrument, mais inconscient, que le pouvoir a exploité pour réussir ses plans machiavéliques en Kabylie. Le discours du président de la République, à Constantine, qui a réitéré son refus pour l'officialisation de tamazight, signifie une fin de mission pour les délégués dialoguistes ». Le conférencier a profité de sa rencontre avec la presse pour lancer, à travers un communiqué, « un appel à l'ensemble des élites saines de la Kabylie pour qu'elles réinvestissent le terrain du combat politique ».