Le verdict dans l'affaire des treize manifestants arrêtés à Tizi Ouzou, la veille et le jour même du référendum sur la révision de la Constitution, et jugés le 10 novembre dernier, a été rendu, hier, par le juge du tribunal du centre-ville qui a condamné trois d'entre eux à deux mois de prison ferme. Il s'agit de Nechak Sofiane, Zehraoui Tarik et Amirou Hakim qui ont été arrêtés par la police, dans la soirée du 30 octobre dernier, dans l'enceinte du CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou, et placés sous mandat de dépôt le 3 novembre après leur présentation devant le parquet. Les deux autres jeunes arrêtés durant la même soirée, à savoir Merzouk Ouared et Mohamdia Salah Eddine, originaires de Bordj Bou-Arréridj, ont été remis en liberté après 18 jours passés en détention à la maison d'arrêt de Tizi Ouzou. Les huit autres manifestants qui ont comparu en prévenus libres ont été, pour une partie d'entre eux, acquittés et, pour une autre partie, condamnés à deux mois de prison avec sursis. Un quatorzième manifestant qui n'a pas pu se présenter au procès, en raison de ses blessures lors des manifestations, a écopé de six mois de prison ferme par défaut. Pour rappel, lors du procès qui s'est tenu le 3 novembre dernier, le procureur près le tribunal de Tizi Ouzou a requis cinq ans de prison ferme à l'encontre de tous ces manifestants qui ont été poursuivis pour "attroupement non armé", "destruction de bien publics", "outrage à agent de l'ordre" et "entrave à une opération électorale". Le procès en question a été marqué par le retrait des avocats de la défense qui ont décidé de le boycotter pour, ont-ils signifié aux magistrats du siège, dénoncer "les violations récurrentes des procédures judiciaires à chaque fois qu'il s'agit d'un détenu d'opinion".