Près de 20 ans après les attentats du 11 septembre, les Etats-Unis vont réduire le nombre de leurs soldats en Afghanistan et en Irak à la mi-janvier 2021, tenant ainsi une promesse faite par Donald Trump, malgré les craintes de leurs alliés de voir les groupes extrémistes se renforcer. Environ 2 000 militaires se seront retirés d'Afghanistan le 15 janvier, et 500 autres auront quitté l'Irak, pour ne laisser que 2 500 soldats dans chaque pays, a annoncé mardi soir le nouveau ministre américain de la Défense par intérim, Christopher Miller. Le retrait interviendra alors que Donald Trump, qui avait promis en 2016 de mettre un terme aux "guerres sans fin", cédera le pouvoir au démocrate Joe Biden cinq jours plus tard. Cette décision reflète le souhait du président américain de "mettre fin avec succès et responsabilité aux guerres en Afghanistan et en Irak et de ramener nos courageux soldats à la maison", a affirmé M. Miller. Son prédécesseur, Mark Esper, limogé la semaine dernière, plaidait, lui, pour le statu quo, comme d'autres responsables militaires opposés à un retrait tant que la violence ne diminue pas sur le terrain. "D'ici à mai, le président Trump espère ramener tous les militaires en sécurité", a pour sa part indiqué le conseiller de la Maison-Blanche pour la sécurité nationale, Robert O'Brien. Près de 7 000 militaires américains sont morts et plus de 52 000 ont été blessés depuis le lancement des offensives militaires en Afghanistan en 2001 puis en Irak deux ans plus tard, selon le Pentagone. Mais l'annonce suscite la crainte, aux Etats-Unis et dans le monde, d'une résurgence des groupes extrémistes, près de 20 ans après les attentats du 11 septembre 2001 fomentés par Al-Qaïda, alors sous la protection des talibans afghans. Et si le "califat" autoproclamé du groupe Etat islamique s'est effondré en mars 2019, les terroristes continuent de semer la terreur. Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a averti que l'Afghanistan pourrait "redevenir une base pour les terroristes internationaux" en cas de retrait des quelque 12 000 soldats de l'Alliance, dont moins de la moitié sont américains. La France a estimé que ce serait une mauvaise idée, et l'Allemagne, qui a 1 300 soldats déployés, a exigé que ce retrait soit coordonné au sein de l'Otan. "On y est allé ensemble, on a changé ensemble, et quand le temps sera venu, on partira ensemble", a dit le ministre américain pour rassurer ses alliés. R. I./Agences