Le groupe spécialisé dans l'industrie électronique Bomare Company, plus connu sous la marque Stream System, indique avoir anticipé les exigences du cahier des charges relatif aux conditions et modalités de bénéfice du régime fiscal préférentiel au profit des producteurs activant dans la production d'équipements électroniques et électroménagers. "Ce n'est pas nouveau pour nous", nous a indiqué Ali Boumediene, directeur exécutif de Bomare Company, qui nous a reçus, hier, au siège de l'usine de l'entreprise à Ouled Chebel à Birtouta (Alger). Dans l'électronique, Bomare Company a déjà réalisé 50% des 30% de taux d'intégration exigé à la publication du cahier des charges. "Nous sommes certifiés ISO depuis 2011 et CE depuis 2006", a souligné Ali Boumediene, qui a précisé que l'objectif de la compagnie est d'exporter ses produits vers l'Europe. Depuis deux ans, l'entreprise a également entamé l'identification de fournisseurs locaux en matière, entre autres, d'injection plastique, de visserie, de câblage... Seulement, ces fournisseurs, qui font face à certaines difficultés et au manque de visibilité, ont besoin d'être accompagnés. "Nous sommes en train de pousser des fabricants de certains composants à améliorer leur qualité et à être plus compétitifs", avance notre interlocuteur. Bomare Company, qui a pu réussir ces dernières années à se faire une place sur des marchés très concurrentiels, comme l'Espagne, a déjà plaidé, auprès des pouvoirs publics, la nécessité d'augmenter le taux d'intégration et d'être plus compétitif. Pour Ali Boumediene, l'Algérie peut être une plateforme d'exportation vers les marchés européens et africains pour les entreprises japonaises, sud-coréennes et même chinoises. Le directeur exécutif de Bomare Company plaide pour un contrôle plus strict sur les normes "pour créer la confiance et attirer les sociétés étrangères". Bomare Compagny a commencé à exporter cette année des téléviseurs LG vers le marché européen. Son directeur précise que le sud-coréen LG vend, chaque année, pour près de 3,5 milliards de dollars de téléviseurs sur le marché européen. Le directeur exécutif de Bomare Compagny nourrit l'espoir de voir l'Algérie capter, un jour, ces flux, pour peu que le gouvernement accompagne, sur le terrain, les entreprises exportatrices. Il insiste sur l'urgence d'améliorer le processus de production et d'exportation, évoquant le risque de voir les téléviseurs fabriqués en Egypte débarquer sur le marché algérien. "Si nous n'améliorons pas notre processus de production et n'exportons pas nos produits ailleurs, dans 2 à 5 ans, en 2025, nous allons importer des téléviseurs made in Egypte avec zéro droit de douanes", prévoit-il. L'Algérie, rappelle-t-il, a paraphé l'accord de la zone de libre-échange continentale africaine. "Nous risquons de perdre un investissement de 20 ans", alerte le directeur exécutif de Bomare Compagny, estimant qu'"Il faut réagir rapidement et tracer une stratégie claire". Selon lui, dans la partie téléviseur, une dizaine d'opérateurs activant sur le marché algérien sont à même d'intégrer l'exigence du taux d'intégration de 30% exigé dans le cahier des charges. Le responsable de Bomare Compagny estime qu'il faut préparer la deuxième phase qui exige un taux d'intégration de 50% dans deux ans. Ali Boumediene propose au ministre de l'Industrie de réunir les opérateurs, une fois la première étape réalisée, "pour partager les tâches". Le directeur exécutif de Bomare Compagny évoque aussi l'idée d'une spécialisation par activité et par produit, et créer des synergies entre les opérateurs. Selon lui, en matière industrielle, l'entreprise doit se spécialiser. Ali Boumediene a évoqué, également, l'impératif de se regrouper en cluster pour exporter. Il a signalé, aussi, la nécessité, de pousser les opérateurs à travailler avec les universités et les écoles supérieures.