Les syndicats du secteur de l'éducation espèrent la contribution de la Commission nationale des œuvres sociales pour faire face aux dépenses liées au dépistage de la Covid-19. Devant la recrudescence du nombre de cas de contamination par la Covid-19 enregistré au sein des établissements scolaires des trois paliers d'enseignement, le regard des membres de la communauté éducative, dont les syndicats du secteur, s'est subitement tourné vers la Commission nationale des œuvres sociales de l'éducation comme source de financement inespérée en ces temps de disette pour la couverture sanitaire et le paiement des frais de dépistage au profit des personnels du secteur de l'éducation et des élèves. L'effet attendu est d'atténuer, un tant soit peu, la propagation de la contamination dans les écoles. Ainsi, la semaine qui s'achève aura permis l'interpellation des responsables de la commission nationale susmentionnée, dont le mandat national a été exceptionnellement prolongé jusqu'au 31 décembre 2020, afin de couvrir les frais de dépistage de Covid-19, dont les PCR qui ont atteint des prix exorbitants, les mettant hors de portée des parents d'élèves et du personnel de l'éducation en général. Face à cette situation d'indigence financière, le département de Mohamed Ouadjaout a, rappelle-t-on, décidé d'allouer une enveloppe budgétaire exceptionnelle aux établissements scolaires des trois paliers d'enseignement. Mais de nombreux membres de la communauté éducative se demandent si le réveil tardif du ministère de tutelle — qui intervient après plus d'un mois de la rentrée scolaire — allait pouvoir remédier à cette situation. Et surtout si les moyens qui seront mis en œuvre seront à même de couvrir les frais des soins et des tests de Covid-19 (PCR, scanners, etc.). À cet effet, la tutelle qui ne s'y est pas prise à temps pour adopter les dispositions nécessaires et dégager une rallonge budgétaire pour permettre aux établissements de se procurer les moyens qu'il faut pour assurer l'application du protocole sanitaire adopté ne doit pas lésiner sur les moyens pour ce faire. Aussi, les autorités qui ont décidé d'interrompre l'année scolaire le 12 mars dernier, jusqu'à la reprise le 21 octobre, n'ont pas pensé à mettre les dispositions nécessaires pour assurer une bonne rentrée scolaire, estiment les inspecteurs de l'éducation. Ces derniers ne peuvent que faire le constat que chaque établissement applique ces mesures selon ses moyens, souvent dérisoires, pour pouvoir y faire face. À l'exemple du thermomètre frontal qui coûte jusqu'à 12 000 DA et du gel hydroalcoolique. Certains établissements ont aussi connu des interruptions d'approvisionnement en eau portable. Une situation que l'on aurait pu prévoir durant les sept mois d'interruption de la scolarité en présentiel dans les établissements publics et privés des trois paliers d'enseignement, a souligné le dirigeant syndical des inspecteurs de l'éducation. Notons que le ministère de l'Education nationale a chargé les directions de l'éducation des wilayas, à travers les inspecteurs de l'éducation, de faire l'état des lieux de l'application du protocole sanitaire. Lesquels dressent un tableau peu reluisant de la situation, s'agissant notamment du manque de moyens matériels pour l'acquisition des moyens de protection (thermomètre frontal, gel hydroalcoolique et masque).