Une instruction du ministère de la Santé rappelle les critères de suspension des cours et de fermeture de classes ou d'établissements scolaires. Des enseignants du primaire de plusieurs wilayas du pays, notamment d'Alger, de Bouira, de M'sila, de Saïda, de Sétif et de Béjaïa, ont organisé hier des sit-in dans les établissements scolaires pour exiger du ministère de tutelle, entre autres, l'octroi de moyens de protection aux élèves et aux enseignants (gel, bavettes, etc.) et l'application du protocole sanitaire contre la Covid-19. Lors de ces rassemblements, les protestataires ont réclamé également des tests (PCR et sérologiques) et des soins gratuits au profit des élèves et des enseignants au sein des cliniques étatiques ou privées, à côté d'autres revendications liées aux questions du volume horaire et du repos hebdomadaire (samedi et mardi après-midi). Pour sa part, le bureau de la wilaya de Sétif de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), qui exprime les mêmes préoccupations de la famille de l'éducation, a déposé un préavis pour un arrêt de travail d'une journée. Ce vent de contestation, qui souffle dans le secteur, intervient dans un contexte où la propagation du coronavirus connaît un nouveau pic, et dont l'école n'est pas à l'abri. Pour preuve, le nombre de contaminations avoisinerait les 900 cas enregistrés en milieu scolaire depuis la rentrée scolaire, dont 300 enseignants, 40 directeurs et 15 établissements scolaires fermés, selon un décompte livré par un confrère et non démenti par le ministère de l'Education nationale. Une situation qui explique l'inquiétude qui a gagné la communauté éducative et a divisé ses membres entre partisans de la suspension des cours, ou encore de la continuité de l'ouverture des établissements scolaires et à la poursuite de la scolarisation des élèves. Dans ce contexte, les services de la santé scolaire ont été instruits à l'effet de multiplier les visites dans les établissements scolaires, afin de s'enquérir de l'état d'application du protocole sanitaire contre la Covid-19. En faisant référence à l'instruction n°28 du 10-11-2020, relative au plan d'urgence portant prévention contre la Covid-19, et dans le cadre du plan d'urgence portant prévention et lutte contre la Covid-19 et de la couverture sanitaire en milieu scolaire, une instruction du MSPRH demande aux structures de santé de proximité de veiller à l'application stricte du protocole sanitaire validé par le Comité scientifique en matière de respect des mesures de prévention, de surveillance, de dépistage et de fermeture des classes et ou des écoles. Et ce, en rappelant les critères de suspension des cours ou des établissements scolaires établis par le protocole sanitaire comme suit : "Apparition de trois nouveaux cas dans la classe et dans la semaine : fermeture de la classe pour une durée de 15 jours." Et en cas d'"apparition de nouveaux cas dans trois (3) classes et dans la semaine : fermeture de l'école pour une durée de 15 jours". L'instruction demande, en outre, aux structures de la santé de proximité de veiller à l'organisation de visites régulières par des équipes médicales de santé scolaire (Semep-UDS) pour suivre et s'assurer de la santé des élèves, des enseignants et des personnels administratifs au niveau de l'ensemble des établissements éducatifs. À rappeler que s'agissant de la conduite à tenir face aux cas de contamination avérés, une source proche du ministère de l'Education nationale a confié à Liberté que "seule la commission scientifique de la wilaya est habilitée à décider que telle ou telle école, ou groupe pédagogique, doit faire l'objet non pas de fermeture, mais de suspension de la scolarité", en ajoutant que "la décision revient aux walis, à travers cette commission scientifique qui dépend aussi du ministère de la Santé, mais pas au ministère de l'Education et aux Directions de l'éducation".