Plusieurs voix ont exprimé leurs inquiétudes face au risque d'une escalade des tensions au Proche-Orient, au lendemain de l'assassinat d'un scientifique atomiste iranien, que Téhéran a attribué à Israël sur instigation des Etats-Unis, à la veille du départ de Donald Trump de la Maison-Blanche. "Nous sommes préoccupés par la situation en Iran et dans la région", a déclaré hier sur Sky News le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, appelant à "une désescalade des tensions". "Nous attendons d'avoir une vue complète des faits, mais nous nous en tenons à la règle du droit international humanitaire qui est très clairement contre le fait de cibler des civils", a-t-il déclaré. "La Turquie est contre toute initiative visant à troubler la paix dans la région et contre toute forme de terrorisme, quels que soient son auteur et sa cible", a dénoncé le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué, tout en appelant "toutes les parties au bon sens et à la retenue". "Bien sûr, nous condamnons tout assassinat ou meurtre illégal", a ajouté Stéphane Dujarric, en réponse à une demande de réaction du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à cet évènement vivement dénoncé par Téhéran qui a menacé de représailles. Dans une lettre au Secrétaire général de l'ONU, l'ambassadeur iranien auprès de l'Organisation, Majid Takht Ravanchi, avait réclamé dès vendredi soir à Antonio Guterres et au Conseil de sécurité une condamnation claire de l'assassinat de Mohsen Fakhrizadeh, chef du département de recherche et innovation du ministère de la Défense. Dans ses dernières occupations, ce scientifique "supervisait le développement d'un vaccin contre la pandémie de la Covid-19", assure l'ambassadeur iranien dans sa missive. Mohsen Fakhrizadeh, 59 ans, a succombé à ses blessures après l'attaque menée contre sa voiture avec un véhicule chargé d'explosifs et une fusillade. Téhéran soupçonne Israël et les Etats-Unis d'être derrière son assassinat. Mohsen Fakhrizadeh, 59 ans, a été tué dans une attaque au véhicule piégé suivie d'une fusillade contre sa voiture, a annoncé vendredi le ministère de la Défense iranien, précisant que la victime était le chef de son département de recherche et innovation, chargé notamment de la "défense antiatomique". Dès vendredi, les autorités iraniennes ont accusé Israël d'être derrière cet assassinat. Le président Hassan Rohani a accusé samedi l'Etat hébreu de vouloir semer le "chaos" et a promis que la mort de Fakhrizadeh serait vengée "en temps et en heure". R. I/Agences