Le déficit pluviométrique dont souffrent depuis plusieurs mois toutes les régions du pays a mis les agriculteurs et les éleveurs dans une situation des plus difficiles. Le stress hydrique a freiné leur activité leur causant des pertes considérables. Cette sécheresse a réduit sensiblement la production fourragère exploitée par les éleveurs pour alimenter leur bétail. Même les quantités d'orge reçues par les éleveurs, d'organismes publics, se sont avérées insuffisantes. Cette période de vaches maigres a même favorisé l'apparition du phénomène de la spéculation sur le marché marquée par une flambée des prix des produits indispensables à l'alimentation du bétail. Les éleveurs tirent la sonnette d'alarme car les tarifs pratiqués restent inaccessibles : un quintal d'orge a atteint 3 500 DA contre 2 500 DA auparavant alors que le maïs est vendu à 3 100 DA le quintal. Inadmissible pour de nombreux éleveurs qui cèdent, à leur corps défendant, une partie de leur cheptel à des prix dérisoires. Les éleveurs étaient habitués à une légère hausse des prix sur ces aliments, mais, présentement, le marché s'est envolé au point qu'ils ne peuvent plus amortir ces dépenses supplémentaires rendant impossible la rentabilité de leur l'activité. Leur seule solution pour pouvoir baisser leurs besoins en aliments est de "dégraisser" leur cheptel en le bradant. Et la fermeture des marchés pour cause de pandémie de Covid-19 complique davantage leur situation. La Fédération nationale des éleveurs réclame ainsi la révision à la hausse des quotas d'orge distribués aux éleveurs par les offices de céréales, qui ne dépassent pas 300 grammes par jour et par tête. Or, un mouton par exemple a besoin de 500 g d'orge par jour pour l'alimentation. L'appel qu'ils ont lancé à l'adresse du ministre de l'Agriculture a reçu un premier écho favorable de la part de ce dernier qui les a réunis dimanche dernier pour leur présenter un nouveau dispositif d'aide à la filière. Concernant la distribution du son issu de la trituration du blé subventionné, le ministre a envoyé une note aux walis et les a instruits de veiller au respect des dispositions prévues dans les dispositifs de soutien à l'orge et au son. Outre l'envoi d'inspecteurs pour enquêtes et contrôle dans 4 wilayas où sont observés des phénomènes de spéculation qui hypothèquent les efforts des éleveurs, le ministre a également chargé l'Office national d'aliments de bétail (Onab) afin qu'il fabrique un aliment alternatif à base de maïs, d'orge et de son qui sera commercialisé aux éleveurs à des prix étudiés. Ce dispositif prendra également en charge toute cette problématique du point de vue de la régulation, de la disponibilité et des prix. B. K.