Si l'inquiétante sécheresse a eu pour principale conséquence la hausse des prix de l'aliment de bétail, celle-ci s'est à son tour répercutée sur les prix du bétail, bradé par les éleveurs au profit de spéculateurs qui n'hésiteront point à doubler les coûts en perspective de l'Aïd. Décidément, le déficit en pluviométrie qui touche pratiquement tout le pays ne cesse d'avoir des répercussions négatives. La région d'Aïn Defla n'est pas en reste et les premières conséquences font déjà leur apparition. C'est ainsi qu'en raison de la sécheresse qui sévit dans la région et le retard mis dans le lancement des campagnes labours-semailles, le rendement agricole ne peut être satisfaisant. Car, selon les paysans, même si la pluie tombera durant cette fin de mois, ce sera dur de rattraper le temps perdu. La campagne agricole, notamment les labours-semailles, doit se faire à une période bien précise. Ce qui n'a pu se faire en raison du déficit pluviométrique. L'absence de pluie a eu pour conséquence le dessèchement de la verdure de novembre, toute herbe qui pousse n'arrive pas à maturation, si elle échappe aux mâchoires des ovins ou caprins. Les éleveurs de la wilaya d'Aïn Defla, devant la persistance de la sécheresse, sont confrontés à la flambée des prix de l'aliment de bétail qui a atteint le seuil des 2 000 DA le quintal de maïs, 2 100 DA celui de l'orge et 2 200 DA la botte de foin. Le quintal de fèves sèches, pour engraisser les bovins, a atteint les 4 500 DA. Le son est passé de 1 200 à 2 000 DA le quintal, au moment où des minoteries le cèdent à 1 391 DA, contre 1 080 DA auparavant, la botte de foin de 16 à 20 kg est passée de 60 à 300 DA, l'avoine de 220 à 480 DA la botte, le concentré coûte 2 700 DA le quintal, alors que son prix ne dépassait pas 1 600 DA. Cette hausse commence à se répercuter sur les prix du cheptel. Les éleveurs et les fellahs pensent sérieusement à se débarrasser de leurs troupeaux et déplorent l'absence de régulation du marché de l'aliment de bétail. Au moment où la spéculation bat son plein et menace les activités pastorales, les trafiquants s'arrachent le bétail à des prix dérisoires pour les écouler extra muros. À l'approche de l'Aïd-el-Kébir et les départs et retours du pèlerinage, la situation frise la catastrophe, surtout que dans d'autres régions la blue tongue sévit, corsant davantage la situation, les prix risquent de connaître d'autres cimes. À moins que la pluie s'en mêle... Moha B.