Depuis l'installation de l'actuel bureau fédéral, la FAF a connu trois directeurs techniques nationaux en trois ans, à savoir Fodil Tikanouine, Rabah Saâdane et Ameur Chafik. Cette valse a induit la dilution des responsabilités. Depuis l'élection de Kheireddine Zetchi à la tête de la FAF, les sélections nationales des jeunes catégories ont connu des échecs répétés. L'EN U17 sous la conduite de Sofiane Boudjellal n'a pas réussi à se qualifier à la CAN 2019 lors du tournoi UNAF organisé en Tunisie en 2018. En novembre 2019, un nouveau staff a été désigné pour cette catégorie avec évidemment un nouveau groupe de joueurs. Ce staff est conduit par Mohamed Lacet, ancien entraîneur du NAHD. L'équipe prépare un nouveau tournoi qualificatif (UNAF) à la CAN 2021 qui devrait être organisé en Algérie. La sélection nationale des moins de 18 ans a terminé à la 6e place au classement final du tournoi de football des Jeux méditerranéens 2018 de Tarragone. Les hommes de Salim Seba et Hocine Achiou ont été battus par la sélection française par un but à zéro dans un match de classement disputé vendredi en début de soirée. Lors de la phase de poules, l'Algérie avait terminé à la deuxième place de son groupe avec une défaite contre l'Espagne (1-4) et une victoire contre la Bosnie-Herzégovine (2-0). L'EN U20, dirigée par le trio Seba, Achiou et Charef, avait été éliminée en 2018 par le Ghana au deuxième tour des éliminatoires de la CAN 2019. Cette équipe a été confiée ensuite à un technicien français, Olivier Meurillon, mais qui a fini par démissionner. En novembre 2019, l'EN U20 est dotée d'un nouveau staff avec à sa tête Saber Bensmaïn qui avait déjà échoué avec la sélection U17 lors du tournoi qualificatif de la CAN 2017 face au Gabon. Prenant part actuellement au tournoi qualificatif à la CAN 2021 en Tunisie, cette sélection a déjà hypothéqué ses chances de qualification. Après un nul (1-1) face au pays hôte, la sélection nationale des U20 s'est inclinée face à son homologue marocaine (1-0). Un résultat qui compromet les chances de notre équipe nationale de se qualifier. Désormais, la sélection algérienne des U20 est dos au mur. Les Verts n'ont plus leur destin entre leurs mains pour la course à la qualification à la Coupe d'Afrique des nations. Battus par le Maroc lors de la deuxième journée (1-0), les Verts ne comptent qu'un seul point obtenu face à la Tunisie. Du coup, les Algériens occupent l'avant-dernière position derrière le pays organisateur la Tunisie (4 points), le Maroc (3 points), la Libye (3 points), alors que l'Egypte pointe à la dernière place en raison de deux forfaits à cause de nombreux cas de Covid 19 détectés chez les Pharaons. L'Algérie doit non seulement battre la Libye mais attendre un résultat favorable lors de la rencontre Tunisie-Maroc. L'EN U23 pour sa part a échoué à se qualifier pour les Jeux olympiques de Tokyo sous la conduite de l'entraîneur français Ludovic Batelli. Ce dernier avait également échoué à qualifier l'Algérie (EN des locaux) au CHAN 2020. Pourquoi donc tous ces échecs ? Pour les observateurs, la raison essentielle réside dans l'absence de politique réelle au sein de la direction technique nationale pour les jeunes catégories. Depuis l'arrivée de l'actuel bureau fédéral, la FAF a connu trois directeurs techniques nationaux en trois ans, à savoir Fodil Tikanouine, Rabah Saâdane et Ameur Chafik. Cette valse a induit la dilution des responsabilités. La faiblesse des staffs choisis est également pointée du doigt, du fait de l'absence de critères objectifs de sélection. La nouvelle équipe devant s'occuper des différentes sélections des jeunes catégories dévoilée en novembre 2019 par la FAF en est l'illustration parfaite. Les observateurs reprochent aussi à ces staffs de se reposer uniquement sur les équipes du centre du pays, PAC et CRB notamment, pour constituer leur réservoir, alors que des talents existent un peu partout sur le territoire nationale, pour peu que les entraîneurs fassent l'effort de se déplacer pour superviser les joueurs. Enfin, la problématique du vivier des joueurs expatriés. Il est clair que l'Algérie possède un réservoir de talents certain à l'étranger au sein de notre communauté émigrée. Mais encore faut-il mettre en place des mécanismes efficients pour détecter les joueurs à même d'apporter la plus-value attendue. Ce qui ne semble pas être le cas pour le moment avec la task-force mise en place par la FAF. En mars 2020, la FAF avait annoncé en effet qu'elle allait s'appuyer sur une task-force dédiée au déploiement de sa politique de détection des jeunes footballeurs binationaux à l'étranger. "L'objectif de ce dispositif, initié il y a quelques mois, est de mettre en place une démarche structurante en s'appuyant sur les ressources locales, à travers une veille permanente et organisée. Cette action marque la volonté de la FAF de développer une relation forte avec les binationaux, en jeunes, à l'instar de l'équipe nationale qui a marqué la voie à travers un modèle d'organisation qui a mené vers la victoire à la dernière CAN 2019", explique la FAF. Cependant, la composante de cette task-force a été vite critiquée. Des anciens joueurs algériens qui ont pignon sur rue en France dans le domaine de la détection des jeunes talents ont été marginalisés. Tout cela en l'absence d'un véritable patron à la DTN, capable d'imposer une stratégie claire et précise pour les jeunes catégories, des solutions fortes et durables. Ameur Chafik n'étant qu'un "éternel intérimaire" à la "gravité" très faible au sein de la FAF.