Le recueillement a eu lieu en présence des membres de la direction nationale du FFS, de ses élus locaux, de ses militants et de nombreux anonymes venus des quatre coins du pays. Malgré l'interdiction de tout rassemblement toujours en vigueur dans le cadre du dispositif de lutte contre la pandémie de coronavirus, ils étaient des centaines à se rendre, hier matin, au village Ath Ahmed, dans la commune d'Aït Yahia, à l'effet de participer à la traditionnelle commémoration du décès de la figure emblématique de la Révolution et opposant farouche au système depuis l'indépendance, Hocine Aït Ahmed. Comme de tradition depuis maintenant 5 ans, soit depuis le décès, le 23 décembre 2015, de cet homme dont le nom est associé à toutes les étapes cruciales de l'histoire de l'Algérie depuis le PPA, le recueillement a eu lieu dans le silence, en présence des membres de la direction nationale du FFS, de ses élus locaux et de ses militants. Il y avait aussi de nombreux anonymes venus des quatre coins du pays pour honorer, dans l'humilité, la mémoire de cet homme qui incarnait l'éthique politique et la constance dans les engagements. Par respect aux derniers vœux du défunt leader du FFS, les responsables du parti se sont abstenus de toute prise de parole, se contentant d'un dépôt de gerbes de fleurs sur la tombe de Si Lhocine. Toutefois, en marge de la cérémonie, le premier secrétaire du FFS, Youcef Aouchiche, ne s'est pas empêché d'expliquer que l'objectif de cette commémoration constitue, pour lui et ses camarades, "une occasion de renouveler le serment de fidélité au combat d'Aït Ahmed". Un combat, dit-il, "qu'il a mené en alliant deux principes fondateurs et fondamentaux, à savoir l'éthique et la conviction". "Ce sont ces principes qui doivent nous guider dans notre combat, un combat que tous les Algériens ont aujourd'hui pris à bras-le-corps et qu'ils mènent avec un seul mot d'ordre, à savoir celui du changement du système, ce système qui a usurpé la volonté populaire", nous a déclaré Youcef Aouchiche qui s'est réjoui de constater qu'aujourd'hui "le combat d'Aït Ahmed n'a pas été vain". "C'est grâce à son sacrifice et au sacrifice de plusieurs générations de militants et de patriotes que les Algériens se sont soulevés un certain 22 Février et qu'ils continuent à se battre pour une deuxième république. Le combat va se poursuivre sur deux fronts, à savoir la démocratie et la préservation du pays", a-t-il expliqué avant d'aborder la situation politique du pays. "Nous devons savoir que l'Algérie vit une période très difficile, une situation dans laquelle on ne peut consacrer le changement et aller à la deuxième république sans le recouvrement des libertés et la consécration de la volonté populaire. Le pouvoir ne cesse d'appeler à constituer un front interne fort, mais pour nous il y a aujourd'hui une condition : la construction d'un front interne fort passe par la restitution du pouvoir au peuple et la consécration d'un véritable changement", a précisé le premier secrétaire national du FFS. Autrement dit, un front interne fort passe par l'instauration d'une véritable démocratie, par le respect des libertés fondamentales des citoyens et par l'amorce d'un processus politique en mesure de préserver l'intégrité du territoire national et la souveraineté de notre pays et de renforcer la cohésion sociale. "C'est justement ce à quoi Hocine Aït Ahmed a consacré plus de 70 ans de sa vie", a ajouté Youcef Aouchiche appelant tout un chacun à assumer ses responsabilités que ce soit la classe politique ou les dirigeants du pays car les menaces auxquelles le pays est exposé sont, a-t-il considéré, "réelles". "Au FFS nous avons assumé la nôtre en engageant une initiative politique pour réunir l'ensemble des acteurs politiques et sociaux pour discuter d'une plateforme nationale commune qui va réunir les Algériens pour consacrer les principes de base sur lesquels on peut construire l'Algérie de demain", a-t-il assuré. Interrogé sur ce que signifie, pour le FFS, le retour de Khaled Nezzar au pays, Youcef Aouchiche a estimé qu'"aujourd'hui le peuple algérien ne doit pas s'éloigner de l'essentiel, beaucoup de polémiques sont entrain d'être suscitées sciemment pour faire oublier au peuple algérien la revendication de changement, de l'édification d'institutions légitimes et de la restitution du pouvoir au peuple ou de l'Etat à la nation". Au plan économique, la situation, a estimé le premier responsable du FFS, "s'aggrave davantage et risque même de mener le pays à des situations incontrôlables". "Ce que nous ne souhaitons pas évidemment et c'est pour cela que nous avons alerté l'opinion publique et le pouvoir sur la nécessité d'œuvrer ensemble pour amorcer un processus politique en mesure de préserver l'Etat national, d'assurer la cohésion sociale et de garantir aux Algériens leurs libertés fondamentales", a-t-il estimé jugeant qu'après plus d'une année de mobilisation citoyenne extraordinaire à travers tout le territoire national "il est inconcevable que le régime poursuive la politique des arrestations, des intimidations et sa répression contre toutes les voix discordantes au sein de la société".