Les sites inondés à Jijel, notamment la gare routière est et l'entrée est de la ville, ont subi une grande opération de nettoyage, lancée après les inondations de lundi dernier. Après la reconstruction du remblai d'accès du pont effondré à la faveur de l'opération de bitumage du tronçon de route rétabli, une vaste opération d'assainissement de ces sites a été lancée, mobilisant d'importants moyens humains et matériels. Cette action a été renforcée par le soutien apporté par six wilayas (Constantine, Batna, Sétif, Mila, Skikda et Khenchela), contribuant à nettoyer ces sites des quantités de boue qui se sont accumulées à la suite de ces inondations. La wilaya de Jijel a également mobilisé de grands moyens émanant des secteurs des ressources en eau, de l'ADE, du transport, des travaux publics ainsi que de l'ONA (Office national de l'assainissement) qui ont contribué à cette opération. D'autres actions d'assainissement ont également touché les points noirs ayant été obstrués dans les différents quartiers de la ville de Jijel. Une caméra détectant les points d'obstruction a même été utilisée dans ces opérations, selon les services de wilaya, pour nettoyer et désobstruer l'oued mis en cause dans ces inondations. Il reste que les crues de cet oued sont souvent à l'origine de ce genre d'inondations, qui se reproduisent pratiquement à chaque intempérie. L'empiétement du béton dans le lit de cet oued, ainsi que le rejet anarchique des déchets et déblais de tous genres risquent encore d'aggraver la situation si des mesures ne sont pas prises pour éviter les atteintes répétées à ce cours d'eau. Et ce n'est pas uniquement à Jijel que ce phénomène est observé, puisque c'est la même situation qui est dénoncée dans les oueds traversant les différentes régions de la wilaya. Outre les atteintes écologiques qu'ils subissent allant jusqu'à dévier leur itinéraire, à l'image de l'oued El-Kébir, à l'embouchure de Ledjenah, à Sidi Abdelaziz, c'est le phénomène de la pollution qui rend catastrophique la situation de ces rivières. Obstrués, asséchés et pollués ou encore déviés de leur itinéraire, ces oueds ne gardent plus leur vocation de cours d'eau propres à l'eau douce et limpide. Dans les plaines agricoles de Djimar, les agriculteurs se plaignent de ne plus pouvoir irriguer leurs champs à partir de l'oued Nil, pollué à l'extrême. Les dépôts d'ordures et des déchets de toutes natures sont abandonnés sur les rives d'oued El-Kébir, oued Nil, oued Djen Djen, pour ne citer que ces plus importants cours d'eau à Jijel qui ne cessent de subir ces atteintes.