Résultat de cette crise, le véhicule d'occasion se vend au prix du neuf, le prix de la pièce de rechange a quasiment doublé, voire triplé, les accessoires automobiles se font désirer. Quant à la relance de l'industrie automobile dans ces pays, dont fait partie l'Algérie, il faudra, au moins, attendre le mois de juin 2021, pour les optimistes. Si en Algérie la tendance chaotique du marché automobile était annoncée au lendemain de l'ouverture des procès des patrons d'usines de montage et leur mise en détention provisoire, dans le monde, cette tendance était prévisible dès le mois de juin dernier quand tous les tableaux de bord affichaient "rouge". En effet, le marché automobile mondial s'est enfoncé dans une crise historique. L'année 2020 est la pire jamais enregistrée pour le secteur, avec une baisse prévue des ventes de plus de 22%. "Après une baisse de 4% des ventes en 2019, suite au ralentissement de la croissance économique mondiale et à la mise en œuvre de nouvelles réglementations en Europe et en Chine, les ventes de voitures particulières (VP) se sont effondrées au premier trimestre de l'année 2020 en raison de la pandémie de Covid-19. La baisse a été particulièrement importante en Chine (- 43%), premier pays touché par la pandémie, suite à la fermeture des usines et aux mesures de confinement strictes de la population", expliquent les associations des constructeurs automobiles européennes, chinoises et américaines. Convergents, les professionnels du secteur estiment actuellement que "le marché mondial automobile devrait chuter de 22% en 2020, pour atteindre 70,5 millions de véhicules. Toutes les régions sont touchées, mais c'est en Europe que la baisse est la plus forte (- 23%)". En Chine, les ventes de voitures particulières ont chuté de 8,0% en 2019, pour atteindre 25,5 millions de véhicules. Premier pays touché par la pandémie, fin 2019, les ventes de voitures particulières ont chuté de 20% en janvier 2020, puis de 80%, au plus fort de la crise sanitaire. Alors que la Chine sort de la crise de la Covid-19, les ventes de voitures particulières commencent à se redresser, mais les perspectives étaient incertaines avec un marché estimé en baisse de 12%, selon les analystes. En Europe, les ventes de VP en 2019 ont augmenté de 0,8% à 16,3 millions de véhicules, un bon résultat malgré l'introduction du nouveau protocole d'homologation des véhicules qui a particulièrement impacté les ventes au début de l'année dernière. Mais, au premier trimestre 2020, les ventes sont en baisse de 27% et les deux trimestres suivants ont été presque chaotiques. "Les premiers chiffres de vente dans les principaux pays européens montrent l'ampleur de la crise à venir. En Italie, en Espagne et au Royaume-Uni, les ventes ont baissé de 97%. En France, les immatriculations ont chuté de 89%, tandis que les ventes en Allemagne ont mieux résisté avec une baisse de 61% à 1,3 million d'unités." À fin 2020, on estime que les ventes devraient être en retrait de 23%. "Mais de nombreuses incertitudes demeurent : vitesse de déconfinement des populations, possibilité d'une seconde vague du virus, impact de la crise économique, taux de chômage, et avec la baisse anticipée de 7,4% du PIB européen les gouvernements et l'Europe se mobilisent pour stimuler le marché et soutenir l'industrie automobile qui représente près de 7% du PIB européen." C'est alors que des plans de sauvetage ont été lancés dès le mois de septembre dernier et sont axés sur des mesures pour stimuler l'économie et l'investissement et renforcer la capacité de l'Europe à répondre à la crise sanitaire, avec de nombreuses aides pour accélérer la transition écologique et numérique. Aux Etats-Unis, les ventes de VP ont chuté de 13% pour atteindre 50%. "Par rapport aux autres pays touchés par la Covid-19, le secteur automobile aux Etats-Unis a mieux résisté, grâce notamment aux rabais importants accordés par les constructeurs automobiles, aux offres de financement à un taux d'intérêt record de 0% et à la vente généralisée de véhicules directement en ligne. Pour l'année 2020, les ventes devraient tomber à 14 millions de véhicules, soit une baisse de 16% par rapport à l'année dernière", analysent encore les experts. Cette situation a sensiblement impacté les pays émergents où la forte demande de véhicules a buté sur la fermeture des frontières et l'arrêt des importations. Résultat : le véhicule d'occasion se vend au prix du neuf, le prix de la pièce de rechange a quasiment doublé, voire triplé, les accessoires automobiles se font désirer. Quant à la relance de l'industrie automobile dans ces pays, dont fait partie l'Algérie, il faudra, au moins, attendre le mois de juin 2021, pour les optimistes.