Lors d'un sit-in qu'ils ont tenu hier à la faculté de médecine, dite "Laperrine", de l'université d'Alger 1 Benyoucef-Benkhedda, les externes en médecine ont exprimé leur désapprobation quant à la décision du rectorat d'annuler les stages pratiques et de leur interdire l'entrée aux amphis en raison de la pandémie de Covid-19. Se disant livrés à eux-mêmes, ils ont réclamé des clarifications au sujet du système hybride mi-présentiel et mi-distanciel adopté par la tutelle lors de cette rentrée universitaire. Yacine, un délégué des étudiants, résume les doléances de ses camarades médecins externes : "L'administration a organisé une rentrée universitaire anarchique. D'abord, on nous a supprimé les stages pratiques alors que notre formation nécessite un minimum d'enseignement à l'hôpital. Ensuite, on nous a dit que nous suivrons des cours à distance, mais on ne met même pas de plateforme adéquate qui nous permettra de suivre réellement nos cours. Et on nous interdit de faire des cours dans les amphis à cause de la pandémie de Covid-19. Donc, on n'a ni cours à distance ni cours en présentiel." Les 1 800 étudiants de la promotion sont "dans le flou" et revendiquent plus de clarifications quant à la plateforme et aux cours à distance. "On nous a dit que la rentrée était prévue le 20 décembre et ensuite le 3 janvier, alors que sur le terrain, il n'y a rien de concret", a affirmé Yacine, en expliquant : "On a des stages qui varient de 3 à 7 semaines, à multiples rotations. Donc, pour les étudiants qui ont un stage de trois semaines qui commence aujourd'hui, ils n'ont ni cours ni TP et ne peuvent pas passer d'examens puisqu'il n'y a pas eu d'enseignement. Donc, on revendique une bonne prise en charge et une bonne organisation de nos cours." Il est relayé par un camarade de promotion, Hadj-Hamou Arezki, qui affirme : "Ce que nous demandons est un minimum d'informations parce que nous sommes livrés à nous-mêmes. On nous demande de nous débrouiller avec les chefs de service, alors que c'est à l'administration d'organiser les cours. Je trouve que c'est injuste." Suite à leur premier sit-in, les externes ont dit espérer une issue positive au conflit avec la réunion prévue avec l'administration. Cette dernière a d'ailleurs été destinataire d'une lettre ouverte, dont une copie a été adressée au ministre de l'Enseignement supérieur, lui exprimant leurs revendications. Dans cette lettre intitulée "Revendication d'une formation de qualité", les étudiants en médecine de cycle clinique d'Alger revendiquent à court terme un enseignement théorique et pratique convenable, dont un enseignement à distance et des TD en présentiel, l'octroi du nombre de semaines nécessaires à chaque stage, le rattrapage des stages pratiques de l'année précédente (2019-20) et la répartition au niveau des terrains de stage par ordre de mérite et non par ordre alphabétique.