Le ministre a annoncé qu'un Conseil interministériel se tiendra prochainement autour de la stratégie de dessalement. La station de Béjaïa figure, selon lui, parmi les priorités. Le ministre des Ressources en eau, Arezki Berraki, a affirmé, hier, lors de sa visite de travail et d'inspection à Béjaïa, qu'il a été choqué par les indicateurs de son secteur dans cette wilaya. "À l'issue de la réunion d'évaluation du secteur tenue au niveau de notre ministère, j'ai été choqué par les indicateurs de cette wilaya, pourtant historique, distante de 250 kilomètres de la capitale. Celle-ci affiche une situation, en particulier pour l'alimentation en eau potable (AEP), peu reluisante. Idem pour l'assainissement", a déclaré le ministre lors de son intervention devant un parterre composé des autorités locales, des cadres de son secteur et des élus. M. Berraki déplore, à ce titre, que "seules 12 communes sur les 52 que compte la wilaya sont desservies quotidiennement". Et de préciser : "Mais ce chiffre est trompeur." Pour lui, "la plage horaire est de 8 heures, Mais quand on ne bénéficie que de 4 heures, parfois moins, par jour, c'est un semblant de distribution quotidienne". Ne mâchant pas ses mots, le premier responsable du secteur des Ressources en eau dira, sans ambages, que "cette évaluation révèle qu'il y a un grand retard dans la mise à niveau dans le secteur des ressources en eau. Pourtant, l'Etat n'a pas lésiné sur les moyens". Il citera, sur sa lancée, les grands projets financés par l'Etat, à l'instar du barrage de Tichy Haf, sis à Bouhamza. Avant de révéler que ce dernier a connu du retard. Même l'étude initiée, a-t-il regretté, pour un horizon déjà dépassé, 2015 en l'occurrence, a été faite. "Il fallait une mise à niveau et du rattrapage", a-t-il soutenu. Devant un tel décalage, le ministre s'engage à revoir les choses en 2021. "Nous ferons un effort considérable pour la remise à niveau de toutes les communes pour passer au quotidien à l'échelle de toute la wilaya." Il a annoncé, en outre, l'intégration de toutes les communes à l'Algérienne des eaux (ADE). Présentement, seules 17 d'entre elles sont gérées par cette entreprise publique. Idem quant à l'assainissement, a-t-il indiqué. Il n'y a que 24 communes qui sont gérées par l'Office national d'assainissement (ONA). Il annoncera, dans la foulée, la fusion des deux entités, à savoir l'Algérienne des eaux et l'ONA à cet horizon. Autre annonce du ministre des Ressources en eau, le projet de la station de dessalement est jugé "irréversible". Selon lui, il y aura un Conseil interministériel dans les prochaines semaines pour la stratégie de dessalement. La station de Béjaïa — à Tighremt dans la commune de Toudja côte Ouest — figurera parmi les priorités pour que l'on puisse réactiver le financement. Et de rappeler qu'il y a eu un financement du Fonds national de l'investissement, qui a été gelé momentanément. "Il va être réhabilité pour financer cette station vu que les procédures d'appel ont beaucoup avancé. Elle sera réalisée en deux phases : 50 000 extensibles à 100 000 m3/jour", a-t-il expliqué. Il a indiqué, par la même occasion, qu'une deuxième station est prévue sur la côte est de la wilaya pour qu'il y ait "une boucle". C'est ainsi que la wilaya pourra être sécurisée de manière définitive, a-t-il assuré. Par ailleurs, le ministre a annoncé, à la surprise générale, qu'un deuxième barrage est prévu dans le plan quinquennal. "Son but est de sécuriser celui de Tichy Haf. Ce dernier est devenu le cœur de toute la région. Il ne doit pas connaître de situation de stress dans les prochaines années", a conclu M. Berraki.