Au moment où les instances concernées se focalisent sur la protection de l'environnement et l'amélioration du cadre de vie dans les quartiers et les cités, à Yattafène – 6 km à l'est de Beni Yenni – les mesures de préservation n'ont pas eu le dessus sur les pratiques de l'incivisme et de l'inconscience en matière d'hygiène et d'assainissement. Rien de plus navrant, en effet, que de découvrir un décor aussi alarmant que nauséabond longeant ce chef-lieu et frappant de plein fouet la viabilité de ses habitants. Et, pourtant, implantée en bordures de la rivière, ou Assif El Djemaâ, Yattafène aurait pu être un joyau, un exemple d'un lieu à la nature sauvage, loin de toute pollution. Or, la réalité est toute autre : devant chaque immeuble, un ou plusieurs dépotoirs anarchiques à ciel ouvert. Ainsi, sur une périphérie ne dépassant pas les 2 km, allant du pont d'Assif El Djemaâ au pont de Souk El Had, on dénombre pas moins d'une dizaine de décharges publiques. Celles-ci cernent à peu près toute la localité et convergent toutes dans la même direction. Elles seront déversées sur le lit du oued. Un surdosage de la pollution hydrique. La rivière devient alors un réceptacle de déchets toxiques. Signalons surtout trois décharges nuisant de près à la santé. Une située à proximité du dispensaire (PMI de Souk El Had), une autre se trouve derrière le mur des salles de classe de l'école primaire et une troisième derrière la cour du lycée. En plus de l'étouffement par les odeurs nauséabondes, on redoute la prolifération de maladies, vec son lot d'insectes, mouches, moustiques et autres bestioles. Rappelons, également, que malgré la campagne de démoustication lancée par les services de l'APC de Yattafène, l'incivilité des uns et l'indifférence des autres ne font qu'empirer la situation. Limara B.