Photo : Sahel De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Il est établi, scientifiquement, que la dégradation de l'environnement a un impact direct sur la santé et la qualité de vie des populations. Aussi tous les spécialistes et écologues ne cessent-ils de tirer la sonnette d'alarme contre les effets ravageurs que provoquent l'homme et l'industrie sur la nature. Au niveau de la région, alors que les associations pour la protection de la nature et de l'environnement brillent par leur absence, des citoyens de Bouira affirment que ces dernières années ils ont de plus en plus du mal à respirer à cause des transformations qu'a subies leur espace vital, notamment par le développement urbain accéléré (construction de nouvelles cités, augmentation du nombre de véhicules et rétrécissement progressif du patrimoine forestier), surtout dans les banlieues de la ville qui étaient par le passé réputées être de vastes étendues d'arbres et de broussailles. Dans la commune de Sour El Ghozlane, les citoyens expriment les mêmes états de fait, déplorant que des centaines de personnes aient été affectées par des maladies respiratoires à cause de la pollution et de la dégradation de l'environnement. En même temps, plusieurs lois et mesures ont été adoptées et sont entrées en vigueur depuis des années en matière de protection de l'environnement et amélioration du cadre de vie de la population. Ces textes sont, malheureusement, ignorés par les citoyens et les usagers et mal appliqués par les services concernés, déplorent certains citoyens soucieux du risque qu'encourt la population. Par ailleurs, la dégradation du cadre de vie du citoyen est liée à la prolifération des décharges sauvages à travers les anciens quartiers de la ville de Bouira et d'autres communes de la wilaya. Pour les citoyens, la faute incombe aux par les pouvoirs publics qui peinent encore à mettre en place un plan efficient de ramassage des ordures ménagères et l'entretien des espaces verts. A titre d'exemple, le quartier de Draa El Bordj, situé en face de la wilaya, où des espaces verts ont été réalisés ces derniers mois dans le cadre de l'amélioration du cadre urbain de la ville, est envahi, ces jours-ci, par un entassement de déchets et autres détritus près des bâtiments, alors que le gazon réalisé sur les lieux commence à souffrir d'un certain laisser-aller. Cependant, du côté des autorités concernées, celles-ci déploient des efforts en matière de protection de l'environnement, d'amélioration de l'hygiène et de propreté dans les quartiers. En revanche, c'est l'incivisme du citoyen qui est mis en cause. Ces derniers s'interrogent toujours sur la non-efficience des opérations de sensibilisation menées par le passé auprès des différentes catégories de la société concernant le ramassage des ordures ménagères, la protection des forêts contres les incendies et les dégradations, ainsi que la sauvegarde de l'écosystème. En 2007, des responsables du secteur ont même plaidé pour la création d'associations qui puissent activer dans le domaine, mais les différentes sollicitations sont restées vaines. Cette année, à l'occasion, de la Journée mondiale pour la protection de l'environnement, qui coïncide avec le 5 juin, l'occasion s'est présentée pour parler de toutes les dégradations qui menacent l'être humain. Toutefois, il y a lieu de signaler que, depuis le mois de février dernier, la subdivision de la Conservation des forêts de la localité de M'chedallah, située à 40 km à l'est de Bouira, a lancé une opération pour l'entretien du tissu végétal qui existe dans cette région rurale et à forte densité forestière. L'opération comporte des travaux de débroussaillage et de nettoyage des forêts dont la majorité est constituée de pins d'Alep et chênes verts. Par ailleurs, les citoyens de cette région ont été sensibilisés pour ne plus recourir à la coupe des arbres durant l'hiver, afin de protéger le patrimoine forestier et aussi pour limiter les glissement de terrain et autres éboulements durant les périodes de fortes précipitations.