Le ministre irakien de l'Intérieur, Bayan Baqer Solagh, a annoncé, hier sur Al-Jazira, en citant un document d'Al-Qaïda, que la branche irakienne de ce réseau dirigée par Abou Moussab Al-Zarqaoui envisageait “sérieusement” le transfert de ses opérations d'Irak vers des pays voisins. “Je pense qu'après le coup de Tall Afar, le terrorisme réalise qu'il n'a plus de place en Irak et il a, par conséquent, commencé à envisager sérieusement de se retirer d'Irak”, a déclaré le ministre dans une déclaration diffusée par la chaîne de télévision satellitaire Al-Jazira du Qatar. Le ministre affirme qu'un tel retrait est cité dans un document adressé à Abou Moussab Al-Zarqaoui par Abou Azzam, présenté comme le numéro deux du réseau terroriste en Irak et dont la mort a été annoncée le 27 septembre par l'armée américaine, au terme d'une opération américano-irakienne à Bagdad. “Nous avons retrouvé un document adressé par Abou Azzam à Zarqaoui, et dont nous détenons une copie, dans lequel il (Abou Azzam) souligne l'importance de transférer l'expérience de Bagdad, ou d'Irak, vers les pays voisins”, a dit le ministre sans plus de précision. Les forces américano-irakiennes avaient mené, en septembre, une vaste opération dans la ville de Tall Afar, dans le nord-est de l'Irak, qui a permis, selon les autorités de Bagdad, de chasser de la ville les rebelles et les combattants étrangers infiltrés de Syrie. Quelque 10 000 soldats irakiens et américains y ont tué 150 rebelles et arrêté près de 700 autres, selon l'armée irakienne. Le groupe de Zarqaoui, dont la tête est mise à prix pour 25 millions de dollars par les Etats-Unis, a revendiqué de nombreux attentats, enlèvements et assassinats en Irak, depuis la chute du régime de Saddam Hussein en avril 2003.