Le bilan de la coopération financière et de la promotion des investissements directs étrangers (IDE) en Méditerranée, dix ans après la Conférence de Barcelone, est loin d'être satisfaisant, a fait remarquer le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, M. Mohamed Bedjaoui, lors des travaux de la 12e session du Forum méditerranéen tenu les 1er et 2 octobre à Hammamet, en Tunisie. Pour preuve, l'écart de développement qui s'est davantage accentué entre les deux rives de la Méditerranée (cf. dernier rapport du réseau euroméditerranéen des instituts économiques qui relève qu'en dix ans de partenariat, les pays méditerranéens ont reçu un total d'investissements européens guère supérieur à la seule Pologne), est-il précisé, entre autres, dans l'intervention du ministre. Cette tendance, poursuit-il, qui contredit les engagements de Barcelone (zone de prospérité partagée) constitue une source d'inquiétude pour les pays du Sud, dont l'Algérie, et rend nécessaire l'adoption de mesures correctrices urgentes telles que la mise en place d'un mécanisme institutionnel d'incitation à l'investissement dans les pays du Sud et la transformation de l'actuelle Femip en une banque de développement euroméditerranéen. M. Bedjaoui appelle, par ailleurs, au renforcement et à l'élargissement de la coopération euroméditerranéenne, en ce qui a trait à l'instauration d'un dialogue équilibré entre les cultures et les civilisations dans la région méditerranéenne, si essentiel pour le devenir de la région. Ce dialogue s'avère d'autant plus pressant aujourd'hui que nous assistons à des amalgames dangereux entretenus à la suite des attentats terroristes qui ont secoué différentes régions du monde et de l'écho donné à la thèse du choc des civilisations qui met l'accent sur la confrontation culturelle et les conflits interreligieux plutôt que sur un dialogue fécond encourageant la coopération. R. N.