Plusieurs centaines de candidats à l'exil ont formé jeudi au Honduras une caravane de migrants qui entend se rendre à pied aux Etats-Unis, via le Guatemala et le Mexique, à la recherche de meilleures conditions de vie, avec l'espoir d'être autorisés à entrer par le futur président américain Joe Biden. Un premier contingent de 300 personnes s'est élancé à l'aube de San Pedro Sula, la deuxième plus grande ville du pays, à 180 km au nord de Tegucigalpa, pour rallier la frontière du Guatemala, au poste de Corinto, situé à une centaine de kilomètres. Selon l'appel qui se répand sur les réseaux sociaux, quelque 3000 personnes devaient se retrouver jeudi soir à San Pedro Sula pour partir à l'aube hier vers Corinto ou Agua Caliente, l'autre point-frontière avec le Guatemala, un trajet de 260 km. Le Honduras a mobilisé 7000 policiers pour encadrer les groupes de migrants durant leur périple jusqu'à la frontière guatémaltèque. Les migrants disent vouloir fuir l'extrême pauvreté, le chômage, la violence des gangs et des trafiquants de drogue, ainsi que la crise accentuée par la pandémie de coronavirus et le passage dévastateur de deux puissants ouragans en novembre. Le gouvernement mexicain a averti qu'il "ne permettra pas l'entrée illégale (sur son territoire) de caravanes de migrants, et (qu'il) continuera de s'en tenir à sa législation migratoire et aux protocoles sanitaires établis". Quelque 500 policiers ont été envoyés à la frontière avec le Guatemala dans le sud-est du pays, dans les Etats du Chiapas et de Tabasco, a précisé à la presse Aristeo Taboada, délégué régional de l'Institut national des migrations (INM). Plus d'une douzaine de caravanes de migrants ont quitté le Honduras depuis octobre 2018, mais toutes se sont heurtées aux milliers de gardes-frontières et militaires américains positionnés à la frontière sud avec le Mexique par le président Donald Trump. Le Guatemala, le Mexique et le Honduras ont signé un accord dit de "pays-tiers sûrs" avec l'administration Trump, dans lequel ils s'engagent à collaborer avec les Etats-Unis pour stopper les flux migratoires en provenance d'Amérique centrale. R. I./Agences