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“Si le port est bloqué, tout le pays s'arrêtera !”
Youcef Chemali, de la coordination UGTA du port d'Alger
Publié dans Liberté le 04 - 10 - 2005

Cinq syndicats appartenant à l'ENTMV (Entreprise nationale de transport maritime des voyageurs), les douanes, la CNAN Group (Compagnie nationale algérienne de navigation) et sa filiale Nashco (société de consignation) ainsi que l'Epal (Entreprise du port d'Alger représentants entre autre les dockers, le personnel naviguant et les remorqueurs) ont appelé à une journée de protestation le 16 octobre prochain, à l'issue d'une réunion tenue dimanche dernier. Des revendications spécifiques et d'ordre général portant sur la revalorisation des rémunérations et l'opposition des salariés à la privatisation de leur outil de travail figurent dans la plate-forme commune de cette coordination syndicale. Désigné à sa tête, Chemali Youcef, qui est aussi président du syndicat et du conseil de participation de l'ENTMV revient dans cet entretien sur les raisons de la grogne. Il avertit également sur les propensions que pourrait prendre la démarche contestataire au cas où les employeurs et les pouvoirs publics persistaient dans leur silence. En mettant un peu plus de 30 000 salariés à l'arrêt, Chemali et ses camarades ont la capacité de geler les ports et les aéroports du pays où s'étend le travail des douaniers.
Liberté : L'implication des syndicats du port dans une action de protestation commune est un fait inédit. Comment s'est manifestée cette solidarité et pourquoi maintenant ?
Youcef Chemali : La coordination syndicale ne date pas d'aujourd'hui. La solidarité entre les travailleurs des différentes entreprises de la zone portuaire d'Alger et à travers le pays fait partie des usages. La création il y a 4 à 5 ans de cette coordination visait à mettre en place un espace d'expression en toute démocratie et en toute transparence. C'est également le meilleur moyen de faire porter ensemble nos revendications. Réunis, ces 5 syndicats sont une véritable force de frappe.
La déclaration que vous avez rendue publique le 19 septembre dernier porte en majorité sur des requêtes inhérentes aux salariés de chaque entreprise. Compte tenu de cette différence, est-il aisé d'accorder vos violons ?
En effet, chaque entreprise a ses propres problèmes. Néanmoins, des difficultés les unissent. Toutes sont menacées de privatisation. Même les douanes ne sont pas à l'abri. Une chose est sûre. Le privé ne nous fait pas peur. Mais de là à ce qu'on vienne me prendre ce que j'ai bâti durant des années, je ne suis pas d'accord. La privatisation qui est menée actuellement est un bradage. Vous n'avez qu'à voir comment la Cnan est en train d'être vendue. C'est une honte. Au moment où l'on promet de faire d'elle un fleuron du pavillon national, un avis d'appel à manifestation national et international pour la cession de l'entreprise est lancé.
L'avenir de 2 000 travailleurs est compromis. Ensuite, comment peut-on décider de privatiser telle ou telle entreprise à l'insu des syndicats, des conseils d'administration, des cadres dirigeants et des travailleurs ? Tant le pavillon national que l'emploi sont menacés avec ce que cela peut entraîner comme compression des effectifs.
Outre le refus de la privatisation des entreprises, la revalorisation des salaires est le second dénominateur commun qui motive votre démarche au sein de la coordination. Or, considérant la différence de statuts entre les entreprises (L'Epal, le Groupe CNAN et l'ENTMV étant des EPE alors que les salariés des douanes sont des fonctionnaires ), comment allez-vous procéder pour obtenir gain de cause ?
Certes, les employeurs sont différents. Mais je persiste à dire que notre action est basée sur la solidarité. Si une seule direction sur les 5 refuse de tendre l'oreille aux revendications de ses travailleurs, nous poursuivrons notre action.
À l'ENTMV le problème des salaires ne se pose pas. Mais à la douane, les travailleurs sont à l'abandon. Ils sont réputés d'être des individus véreux. Mais allez voir dans quelles conditions ils travaillent.
Ils n'ont même pas de local où se réfugier du soleil ou de la pluie. Ils souffrent du manque d'hygiène et de lÒ'insécurité alors que leur institution est le principal pourvoyeur du Trésor public.
À l'ENTMV, le problème est plutôt d'ordre éthique, suite à la nomination controversée du représentant général de l'entreprise en Europe par l'ancien DG. Celui-ci ayant pris sa retraite, cette désignation a-t-elle une chance d'être annulée ?
La personne en question est toujours en poste. L'ex-directeur général a prétexté une injonction d'en haut pour installer à ce poste stratégique (dont le salaire mensuel est de 50 000 euros) une personne étrangère à l'entreprise. Il a pris cette décision en violation de la convention collective qui stipule que cette nomination doit se faire au sein d'une commission paritaire. Le titulaire doit avoir au minimum 10 ans dans l'entreprise, avoir occupé pendant 6 ans un poste de cadre dirigeant et se distinguer par un niveau d'instruction élevé. L'ancien DG a miné l'ENTMV. La présence de compétences le gênait
Quel traitement a été réservé à votre déclaration du 19 septembre par les pouvoirs publics ?
Nous n'avons pas enregistré de réaction. Hormis l'inspection générale du travail qui nous a demandé une copie de notre déclaration, ni les directions ni les pouvoirs publics n'ont pris contact avec nous. Aucun des employeurs a appelé les syndicats à des négociations. Par ailleurs, nous avons saisi toutes les instances (direction et ministère des transports) mais personne n'a répondu. Après le 16 octobre, si ce silence persiste, nous aviserons. Nos décisions sont graduelles.
Comment réagit la Centrale syndicale à votre action ?
Nous allons discuter avec le secrétaire général. À partir de là nous prendrons des décisions. Nous avons une grande estime pour les gens qui ont créé la Centrale syndicale, cependant, il y a des personnes (allusion à M. Djenouhat secrétaire national chargé de l'organique et membre du conseil national du RND) qui l'ont transformée en arène politique. Il faut qu'ils comprennent qu'il y a une nouvelle race de syndicalistes qui n'acceptent pas de se voir dicter leur conduite.
S. L.


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