Des enquêtes concernant plus de 250 projets financés par le Fndra ont été déclenchées par les services de la Gendarmerie nationale. Huit quatre-vingt-sept dossiers concernant 680 EAC et 207 EAI, qui font l'objet d'enquête de la part des services de la Gendarmerie nationale, ont été transmis à la justice, avons-nous appris hier de sources crédibles. Les résultats des investigations menées par la section de recherches de la gendarmerie depuis plusieurs mois vont permettre de lever le voile sur un trafic de fausses déclarations de terrains agricoles. La récupération de ces EAC et AEI (exploitation agricole collective et individuelle) répondait à un souci de rétablir les véritables propriétaires dans leurs biens. Selon des sources proches des enquêteurs, la présentation devant la justice des faux bénéficiaires des EAC et EAI intervient à un moment de forte tension, marquée notamment par un vent de fronde des fellahs, lésés. Il s'agissait pour les enquêteurs de faire la lumière sur un bon nombre d'affaires concernant le détournement des terres agricoles à des fins personnelles. Dans ce contexte, une commission d'enquête du ministère de tutelle a été récemment dépêchée à Oran où elle a entendu plusieurs personnes employées à la Direction des services agricoles (DSA). D'autres personnes ayant un lien direct avec le trafic des fausses déclarations des exploitations agricoles collectives et individuelles (EAC - EAI) ont été également entendues par la commission d'enquête ministérielle. Selon un membre de cette commission, des mesures draconiennes seront incessamment prises dans le cadre de l'enquête, menée conjointement par les commissions ministérielles et de wilaya. Une décision qui permettra à la machine judiciaire d'enclencher une série d'enquêtes touchant à des personnes ayant indûment bénéficié de terres agricoles. Depuis l'éclatement, au mois d'avril 2005, d'un scandale lié à un vaste trafic de terrains agricoles dans différentes communes d'Oran, le siège de la Direction des services agricoles (DSA) a été, à plusieurs reprises, le théâtre de plusieurs mouvements de protestation de fellahs, courroucés, mais aussi de simples bénéficiaires de terres agricoles induits en erreur. Les petites localités de Hassi Bounif, Boufatis, Misserghine, Sidi El Bachir, Hassi Ameur et Bir El Djir ont été secouées par des affrontements entre des fellahs expropriés et des élus. Par ailleurs, nous apprenons que des enquêtes concernant plus de 250 projets financés par le Fndra ont été déclenchées par les services de la Gendarmerie nationale. Enfin, en attendant de connaître le bilan précis des terres détournées de leur vocation agricole, des centaines d'hectares de terres agricoles seront passées au peigne fin pour débusquer les abus et les fausses attributions. B. GHRISSI