Le domaine agricole fait désormais parler de lui en termes de détournement, dilapidation et autres gabegies. Les scandales de la corruption se succèdent. Ils ne cessent de déteindre sur l'ensemble des secteurs. Le domaine agricole fait désormais parler de lui en termes de détournement, dilapidation et autres gabegies. Tout récemment, la Gendarmerie nationale a avancé un nombre de 4000 dossiers relatifs aux exploitations agricoles collectives et individuelles (EAC et EAI) remis entre les mains de la justice. Ainsi, les investigations menées par les services de la Gendarmerie nationale depuis novembre 2005, dans le cadre de l'enquête sur le foncier agricole, se sont soldées par la remise de milliers de procès-verbaux aux juridictions des parquets généraux. Les irrégularités constatées sont relatives au détournement des terres agricoles de leur vocation. Par ailleurs, le site toutsurl'algérie (TSA), a révélé hier, que la coopérative agricole régionale spécialisée en culture industrielle (Carsci) de Annaba fait l'objet depuis quelques jours d'une enquête judiciaire. La dilapidation et le détournement des biens sociaux sont entres autres faits reprochés aux membres du conseil de gestion de la coopérative, ajoute le même site. Au début des années 1980, son patrimoine a été estimé à plus de 20 milliards de dinars, toujours d'après la même source, qui ajoute qu' actuellement, une partie de ces biens aurait été vendue, louée ou offerte sous forme de dons dans des conditions douteuses qui font l'objet d'enquêtes de la Gendarmerie nationale et la brigade économique de la Sûreté nationale de Annaba. Héritée de la période coloniale, cette exploitation dispose d'un patrimoine très important, constitué notamment de milliers d'hectares de terres agricoles, d'un parc mobilier et immobilier, d'unités de production et transformation de tomate industrielle, oléicole, avicole, égraineuse de coton, des hangars immenses, des locaux commerciaux et administratifs, etc. L'affaire de la Générale de la concession agricole (GCA), qualifiée à juste titre de Khalifa bis est à inscrire sur la liste des affaires scabreuses ayant ébranlé le secteur de l'agriculture. Ce dossier, qui avait défrayé la chronique durant l'année 2008, faisait état d'une dissipation financière de 4000 milliards de centimes, dont 140 concernent la seule wilaya de Djelfa. Plusieurs personnalités nationales sont impliquées directement ou à travers des sociétés écrans. Cette affaire porte sur des délits de passation de marchés contraires à la législation, contrats fictifs, faux et usage de faux et paiements par anticipation à la réception d'ouvrages. L'ex-président de l'Assemblée populaire nationale, Amar Saâdani, est mêlé à cette affaire par sa société écran Al Karama. Au total, 140 cadres de la GCA et près de 300 entrepreneurs sont concernés par cette affaire. De même qu'un détournement de 70 milliards de dinars a été constaté au niveau de la Caisse nationale de la mutualité agricole (Cnma). Ainsi, le programme de soutien à l'agriculture aurait servi de paravent à une énorme affaire d'escroquerie et de détournement. Ce n'est pas la première fois que cette Caisse occupe les devants de l'actualité. La Gendarmerie nationale a maintes fois diligenté des enquêtes qui auraient conclu qu'un nombre impressionnant d'exploitations n'existaient en fait que sur papier. Le Plan national du développement agricole (Pnda) et son corollaire, le Fndra, deux instruments censés booster une agriculture moribonde, ne sont pas épargnés outre mesure. Forts de plusieurs centaines de milliards de dinars, les deux programmes ont débouché sur des résultats plus que décevants. Une bonne partie de ces sommes d'argent débloquées, serait allée enrichir des gens, notamment de hauts responsables de l'Etat, n'ayant rien à voir avec le secteur agricole.