Cette nouvelle escalade dans la zone tampon d'El-Guerguerat marque une nouvelle étape dans le conflit au Sahara occidental, les Sahraouis étant déterminés à poursuivre leur lutte armée, tout en laissant la porte ouverte à de véritables négociations sous l'égide de l'ONU. Les forces de l'Armée populaire de libération sahraouie (APLS) ont lancé quatre missiles visant la brèche illégale à El-Guergarrat, que le Maroc a ouverte le 13 novembre, en violation de l'accord de cessez-le-feu signé en 1991 sous l'égide de l'ONU et agressé un groupe de militants sahraouis. Les unités de l'armée sahraouie ont "lancé quatre missiles visant la brèche illégale à El-Guergarrat et ses environs, deux d'entre elles ayant visé la région de Laouina, tandis qu'une autre frappe de missiles atteignait le nord de la brèche illégale", a précisé le secrétaire général du ministère de la Sécurité et de la Documentation sahraoui, M. Sidi Ookal cité par l'agence de presse sahraouie SPS. L'armée sahraouie a mené des opérations militaires à "Orakziz, visant Baaj, Taref Buhanda et Lemmir dans le secteur de Twizky, dans le cadre de l'élargissement du cycle de guerre qui comprendra tous les secteurs et les défenses ennemies", a-t-on ajouté de mêmes sources. Cette opération a suscité la débandade au sein des forces d'occupation marocaines, comme en témoignent des enregistrements qui circulent sur YouTube, où des camionneurs évoquent les tirs de trois ou quatre missiles en affirmant avoir entendu les bombardements près de la station d'essence du poste-frontière de Guerguerat. L'un deux dit avoir été tout près des missiles. Un autre routier a précisé que "tous les camions sont partis, car ils ont eu très peur". "L'armée sahraouie poursuivra la guerre contre toutes les positions ennemies le long du mur de l'humiliation et de la honte", a indiqué le secrétaire général du ministère de la Sécurité et de la Documentation sahraouie, M. Sidi Ookal. Depuis l'agression par les forces marocaines de civiles sahraouis, l'Armée de libération sahraouie a annoncé son retrait des engagements de l'accord de cessez-le-feu signé en 1991, mettant fin à un statu quo qui a duré 29 ans. Dans ce sillage, le chef militaire sahraoui a réitéré la volonté de la RASD à reprendre les pourparlers avec le royaume du Maroc, suspendus depuis mars 2019, qui doivent aboutir à l'organisation d'un referendum d'auto-détermination du peuple sahraoui, mais exclut de déposer les armes. "Par le passé, nous avons accordé toute notre confiance à la communauté internationale et avons arrêté le combat armé de manière définitive. Nous avons attendu 30 ans. Trente ans de promesses non tenues, de tergiversations et d'attente intenable", a déploré cette semaine un haut responsable du ministère sahraoui de la Sécurité, Sidi Ould Oukal. "Nous sommes prêts à négocier. Nous sommes prêts à toute médiation. Mais en même temps, nous maintenons la lutte armée sur la base de l'expérience passée", a expliqué M. Ould Oukal. C'est dans ce contexte qu'un diplomate sahraoui a lancé un appel urgent en direction de la Croix-Rouge internationale pour prendre en charge les militants et les civils dans les territoires sahraouis occupés. "La Croix-Rouge est tenue de défendre les civiles en temps de guerre", a alerté le Chargé d'affaires au niveau de l'ambassade de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Algérie, Mohamed Cheikh, dans une déclaration à la radio. "Les territoires sahraouis occupés sont hermétiquement fermés et la population est prise en étau par les forces d'occupations marocaines. Il y a une surveillance accrue des militants sahraouis et une répression féroce", a-t-il alerté.