Des femmes accompagnées de leurs enfants et brandissant des pancartes sur lesquelles elles racontent leurs galères étaient également présentes parmi les manifestants qui ont assailli l'entrée du siège de la daïra, située au cœur de la ville. Embarrassante pour les autorités locales, les manifestations de colère des demandeurs de logements sociaux à Constantine sont devenues cycliques et presque quotidiennes depuis le début de cette année. Hier, deux nouveaux rassemblements qui ont regroupé des dizaines de demandeurs ont été tenus simultanément devant le siège de la daïra et le cabinet du wali. Il s'agit, pour les premiers, de demandeurs de logement inscrits entre 2005 et 2018, issus des différents quartiers de la commune de Constantine. Des femmes accompagnées de leurs enfants et brandissant des pancartes sur lesquelles elles racontent leurs galères étaient également présentes parmi les manifestants qui ont assailli l'entrée du siège de la daïra, située au cœur de la ville. Sur leurs écriteaux, on pouvait lire, entre autres expressions, "Nous sommes demandeurs de logements pour nos enfants et non pas pour nos petits-fils", illustrant leur longue attente. Certains affirment que leurs demandes remontent aux années 1990 et reprochent aux responsables, qui ont géré le dossier du logement social à Constantine, leur partialité et le clientélisme qui ont entaché toutes les attributions antérieures. Au même moment, un autre rassemblement était tenu devant le cabinet du wali par les exclus de la dernière liste d'attribution de 1 890 logements dans la commune d'El-Khroub, le 30 décembre dernier. Des attributions qui avaient donné lieu à plusieurs manifestations de colère dont des rassemblements devant les sièges de la daïra et de l'APC d'El-Khroub, la fermeture à la circulation routière de la RN3 durant toute la journée du 3 janvier dernier et même une marche de protestation. Hier, ils étaient également très nombreux à exprimer les mêmes récriminations à l'encontre de la commission de daïra qui a élaboré la liste des bénéficiaires. Ils ont dénoncé la présence de dizaines de bénéficiaires étrangers à la daïra d'El-Khroub et d'indus attributaires dont des personnes aisées qui ne sauraient prétendre à l'avantage d'un logement social destiné aux seuls nécessiteux et occupants d'habitations précaires. Dimanche 24 janvier, ce sont les habitants de la commune d'Aïn Smara qui était revenus à la charge en procédant à nouveau à la fermeture pendant toute la matinée de la RN5 au niveau de l'entrée Est de leur commune. La plupart d'entre eux ont été exclus des précédentes attributions destinées aux demandeurs de cette commune, notamment les 1 100 logements distribués en deux phases en 2019 et 2020. Pour satisfaire les mécontents, un quota supplémentaire de 250 logements au profit de la commune d'Aïn Smara avait été promis par l'ex-wali de Constantine, mais le retard accusé par la commission de daïra dans l'élaboration de la liste des bénéficiaires semble attiser la colère des demandeurs qui ont délégué quatre représentants pour exposer leurs doléances au wali de Constantine qui a consenti à les recevoir à la mi-journée de dimanche.