Deux marches des travailleurs ont été organisées, hier, au chef-lieu de wilaya de Béjaïa. Il s'agit de la marche initiée par la fédération Snapap des travailleurs des travaux publics et des transports de la wilaya, affiliée à la Confédération générale autonome des travailleurs d'Algérie (Cgata) et de celle de l'union de wilaya de l'UGTA. Il faut dire que la mobilisation tant attendue n'a pas été au rendez-vous lors de ces deux marches de protestation. En effet, la manifestation du Snapap-Cgata, qui a démarré, vers 10h, de l'esplanade de la maison de la culture Taous-Amrouche vers le siège de la wilaya, n'a pas drainé les foules. Quelques dizaines de travailleurs ont répondu à l'appel de leur organisation syndicale. Quant à son mot d'ordre de grève générale, il n'a aucunement été suivi, ignoré par les travailleurs du secteur public. "Non à la précarité des salaires", "Non aux contrats à durée déterminée (CDD)" et "Non à la répression des libertés syndicales" sont les principaux mots d'ordre écrits sur des pancartes brandies par les travailleurs. Tout au long de leur marche, les manifestants ont scandé les mêmes slogans. Comme prévu, un rassemblement a été organisé devant le siège de la wilaya, où certains responsables syndicaux se sont relayés au mégaphone pour "dénoncer la situation sociale précaire des travailleurs" et plaider pour "une hausse des salaires des travailleurs de la Fonction publique" avant de se disperser dans le calme. "L'essentiel est de marquer le point par cette action de rue des travailleurs. Il y a un travail de déstabilisation contre notre syndicat, d'où cette faible mobilisation", a déclaré en substance à Liberté Takarbouzt Abdelhamid, président de la Fédération nationale des travailleurs des travaux publics et transports du Snapap, tout en appelant tous les travailleurs du secteur des travaux publics à l'échelle nationale à procéder à "une réorganisation organique de leur syndicat et à s'éloigner du syndicat maison". De son côté, l'union de wilaya de l'UGTA a choisi comme point de départ de sa marche le port de Béjaïa (EPB) pour l'achever devant le siège de la wilaya où elle a organisé un rassemblement avec une prise de parole. "Il y a dix-sept entreprises publiques au niveau de notre wilaya qui vivent une crise économique. Nous appelons les pouvoirs publics à régulariser les travailleurs sans salaire depuis des mois et nous mettons en garde le ministre de l'Industrie contre toute tentative de privatisation de ces entreprises", a lancé le secrétaire général de l'union de wilaya de l'UGTA. À noter que cette marche initiée par l'UGTA n'a pas réussi, elle aussi, à ratisser large en termes de mobilisation des travailleurs. Elle a, certes, mobilisé un peu plus que celle du Snapap-Cgata, mais elle est indubitablement loin de renouer avec les foules des grands jours.