Le taux d'inflation est estimé à 2,4% en 2020 en rythme annuel. Il s'était établi à 2% en 2019. Le rythme annuel devrait s'accélérer davantage sur la période 2021-2023 et pourrait atteindre en moyenne 4,59%, selon les projections du gouvernement. Hors services, dont le rythme était en tendance baissière, la hausse des prix de 2020 a caractérisé les biens alimentaires (+0,2%) et les produits manufacturés (+5,35%), "ce qui a nécessairement influé sur l'évolution du rythme global d'inflation dont le taux passe de 2% en 2019 à 2,4% en 2020", a expliqué l'Office national des statistiques (ONS) dans une note de conjoncture, publiée hier. Cette hausse de l'inflation résulterait également d'une accélération des prix des biens alimentaires industriels avec, au tableau, une hausse de +1,07% en 2020, alors que les prix des services ont enregistré une variation haussière de 1,6% par rapport à l'année précédente. Les économistes anticipent une hausse du taux d'inflation dans les mois à venir en raison des perspectives, désormais claires, d'une perte du pouvoir d'achat de la monnaie nationale. Une dévaluation du dinar assumée par le gouvernement, puisque ses projections tablent sur un net repli du dinar face au dollar sur la période 2021-2023. Le cadrage macroéconomique de cette période anticipe d'importants mouvements baissiers du dinar dès 2021, à raison de 142,20 DA pour un dollar en moyenne l'an prochain, 149,31 DA/dollar en 2022 et 156,78 DA/dollar en 2023. Le dinar a aggravé ses pertes face à l'euro depuis le début du précédent exercice ; la monnaie européenne s'échangeant, il y a peu, contre 168 DA. La hausse des prix des produits agricoles sur le marché international contribuera à tirer les prix vers le haut dans les mois à venir. L'annonce par le ministre des Finances de la volonté du gouvernement de réviser le dispositif des subventions généralisées, dès le second semestre de cette année, risque d'alimenter davantage les tensions inflationnistes. Le pays fait face à une période propice à la hausse de l'inflation, ce qui ne fera que compliquer les arbitrages du gouvernement.