À la surprise générale, au moment où le football algérien végète au ras des pâquerettes, Hadj Seddouk, 18 ans, crée la surprise au Caire en remportant le concours Socca Stars, désignant le meilleur jeune footballeur arabe de cette année. Il bénéficie, ainsi, d'une formation qui durera une année au sein de l'école de formation du prestigieux club anglais d'Alan Shearer, Newcastle United, qui lui permettra de s'aguerrir. C'est un véritable baume au cœur de tous les fans du sport-roi national sevrés de bonnes nouvelles ces dernières années. Il faut dire que Hadj Seddouk a montré ce qu'il avait dans les tripes sur les terrains de l'académie sportive de la capitale égyptienne. Sur les dix Algériens, qui ont participé à cette compétition, il a été le seul à atteindre l'ultime étape de l'épreuve avant de coiffer au poteau ses concurrents. Cette consécration confirme tout simplement que le footballeur algérien possède un don inné, que seul le travail affinera avec le temps. Elle met à nu également les nombreuses carences de la gestion du football algérien, particulièrement en ce qui concerne la prospection des jeunes talents. En effet, il est inconcevable qu'un élément de cette valeur n'ait pas été repéré. “Je ne comprends pas comment un joueur comme celui-là peut échapper aux recruteurs algériens alors que son seul toucher de balle renseigne sur son grand talent”, a déclaré M. Kirkley, le responsable du centre de formation de Newcastle à notre confrère le buteur, au sujet de Hadj Seddouk. Le talent ce n'est pas ce qui fait défaut au sport roi en Algérie, mais c'est au niveau du travail que le bât blesse. Les responsables des clubs ne se donnent même pas la peine de prospecter. Ils se limitent à s'arracher à coup de centaines de millions de centimes, à l'intersaison ou durant le mercato, les quelques rares joueurs qui font l'événement grâce à la médiatisation de la presse spécialisée ou quotidienne. La réussite de Hadj Seddouk constitue une véritable gifle à ces messieurs, qui gèrent le football de derrière leurs bureaux au téléphone. La pâte existe, il suffit d'avoir les hommes qu'il faut à la place qu'il faut pour donner un nouvel essor à cette discipline qui a fait le bonheur des Algériens il n'y a pas longtemps. Le passage de Hadj Seddouk à Newcastle devrait donner à réfléchir aux responsables du sport national en général, car les talents délaissés ne se limitent pas seulement au football, mais concernent toutes les autres disciplines. K. ABDELKAMEL