L'ancien conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, John Bolton, a déclaré que la décision de l'ex-président américain Donald Trump de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental était "une erreur", car, elle "ne reflète pas la politique américaine de longue date", estimant qu'elle pouvait être annulée. Dans un entretien accordé au Centre algérien de diplomatie économique (Cade), M. Bolton a indiqué que "l'administration Trump avait commis une erreur de reconnaître la revendication marocaine au Sahara occidental". C'est une erreur, car, dit-il, elle a engendré "plus de tension et de danger en Afrique du Nord et au Sahel au moment où nous devrions essayer de résoudre la question et de ramener la stabilité". Il rappelle, à cette occasion, avoir contribué à la rédaction de la résolution du Conseil de sécurité en 1991 en vertu de laquelle a été créée la Mission de l'ONU pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso), comme son nom l'indique, note l'ancien diplomate américain, le but de la mission n'était pas simplement de surveiller le cessez-le-feu entre le Polisario et le Maroc mais surtout d'organiser le référendum en vue de résoudre le statut du territoire du Sahara occidental. Le retour des réfugiés sahraouis après un référendum libre et juste était la politique américaine de base, a-t-il rappelé en soutenant que les Etats-Unis n'avaient pas reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Il s'est réjoui par ailleurs, que l'administration Biden a déclaré qu'elle allait revoir ce qui s'est passé et arriver à sa conclusion. "Je pense que c'est très important, je suppose que l'Algérie est en contact avec le département d'Etat et d'autres membres de l'administration Biden qui travaillent là-dessus", a-t-il affirmé. "Je suppose qu'il est important que l'administration Biden agisse rapidement pour inverser la décision de son prédécesseur. Nous avons eu près de trois décennies au cours desquelles le Maroc a empêché les Nations unies de tenir un référendum au profit du peuple sahraoui." Aussi, "s'il n'y a pas de référendum d'autodétermination au Sahara occidental (...) si le Maroc ne veut pas qu'il soit organisé, alors il n'y aura pas de cessez-le-feu, l'ONU ne peut pas devenir partie au différend et pourtant, en confirmant le cessez-le-feu et en empêchant le référendum, elle prend le parti du Maroc", argumente l'ancien conseiller à la sécurité des Etats-Unis. Pour ce qui est de l'Europe, M. Bolton, pense que les pays européens "doivent avoir une vision plus forte en faveur du référendum".