Ces familles, qui étaient parquées depuis 1962 à la cité Boukhetache, fêtent aujourd'hui leur indépendance. Poursuivant le programme relatif à l'éradication de l'habitat précaire, les autorités locales de Rahouia, une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Tiaret, se sont mobilisées, dimanche dernier et jusqu'à une heure très tardive, autour d'une opération d'envergure caractérisée par le recasement de 72 familles ayant vécu dans une sombre précarité, à la cité Boukhetache-Abdelkader depuis l'Indépendance. Toutefois, au sein de la population concernée, la joie est quelque peu pervertie quand on sait que ces nouveaux logements sont dépourvus d'électricité, d'autant que nous sommes à l'orée du mois de ramadan et que la saison hivernale arrive. Sur cette carence, le P/APC, que nous avions abordé sur place, nous rassure en affirmant que les travaux sont déjà entamés tout en garantissant de son entière disponibilité quant à l'amélioration du cadre de vie au niveau de cette cité. Cependant, l'action de relogement a été immédiatement chevauchée par une autre relative à la destruction du bidonville dont l'assiette est convoitée, selon le président de l'APC, pour la réalisation d'autres projets de construction. “Si l'Algérie avait fêté l'Indépendance en 1962, nous, en ce qui nous concerne, le ferons aujourd'hui dans la mesure où nous venons de renaître en quittant l'enfer où nous étions égarés depuis des décennies”, nous dira un citoyen dont le regard laissait lire une telle émotion, synonyme d'une joie intense. Par ailleurs, autant noter la présence de l'ensemble des autorités locales, notamment des éléments de la Sûreté de daïra, à leur tête le commissaire, qui avaient veillé avec abnégation à la réussite de cette opération “sauvetage” de nombreuses familles qui auront finalement à jouir d'une décence tant nostalgique. R. SALEM